Un nouvel épisode d’une rare violence frappe le Moyen-Orient. En effet, Israël a franchi un nouveau palier cette semaine avec les récentes frappes aériennes contre des positions au sud du Liban. Ces bombardements, survenus en réponse à des tirs de roquettes attribués au Hezbollah, illustrent la montée des hostilités dans une région déjà en proie à l'instabilité.
Ces attaques surviennent dans un contexte de vives tensions liées à l'escalade des violences israélo-palestiniennes, notamment dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Israël a justifié son intervention comme une "réponse nécessaire" pour assurer la sécurité de ses citoyens après plusieurs jours de tirs de roquettes en provenance du Liban.
De l’autre côté de la frontière, le gouvernement libanais dénonce une violation flagrante de sa souveraineté et appelle à l'intervention de la communauté internationale. Les populations civiles du sud du Liban, particulièrement touchées par les bombardements, se trouvent une nouvelle fois prises au piège dans un cycle de violences récurrentes.
Ce vendredi 7 septembre 2024, la banlieue sud de Beyrouth, QG présumé du Hezbollah et de son leader Hassan Nasrallah, a été massivement visée. La situation suscite une inquiétude croissante au sein des instances internationales, qui redoutent une escalade incontrôlable entre Israël et le Hezbollah, avec des répercussions potentielles sur l’ensemble de la région. Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé à la retenue et à la désescalade, tandis que les appels à un cessez-le-feu se multiplient. Des avertissements qui ne semblent visiblement pas désarmer Benyamin Netanyahou. « Il veut détruire le Hezbollah. C’est très clair. Il fait tuer systématiquement tous les cadres militaires de ce mouvement » affirme Bernard Guetta, député européen du groupe Renew. Tandis que les bombardements se multiplient et gagnent petit à petit du terrain, les pays du Moyen-Orient n’ont pas tardé à réagir. Pour l’Iran, c’est une escalade qui change les règles. Pourtant, Benyamin Netanyahu n’aurait pas encore usé de toutes ses cartouches. Et ses munitions pourraient se révéler bien plus dévastatrices et puissantes : « La force et l’avantage de Benyamin Netanyahou, c’est la faiblesse de l’Iran. C’est pour ça qu’il s’attaque au Hezbollah. Il pense que l’Iran ne pourra pas intervenir directement contre lui » explique notre invité qui alerte sur le risque d’une riposte iranienne : « ça pourrait donner une raison d’aller bombarder les installations atomiques de l’Iran ». Pour Bernard, le scénario d’un embrasement général est quasi nul. Ce dernier souhaite en revanche attirer l’attention de l’opinion sur la « dégradation » de la situation, déjà très préoccupante, au Moyen-Orient. Alors, que peut faire la communauté internationale et notamment l’Europe pour stopper un Benyamin Netanyahou presque intouchable et indestructible ? Personne ne semble avoir les épaules assez larges pour contre-attaquer. Par peur des représailles, par crainte d’ajouter de l’huile sur le feu, par conflit d’intérêt ou par un simple manque de volonté, aucun pays ne s’y jusqu’ici risqué. « Personne ne peut faire quelque chose […] parce que les Occidentaux sont partagés entre deux réactions possibles : ils ne veulent pas que l’Iran et ses alliés puissent gagner cet affrontement et d’un autre côté ils veulent qu’Israël arrête son offensive » explique Bernard Guetta.
Ukraine : un soutien américain suffisant ?
En Ukraine, la frappe russe continue de mettre le pays à feux et à sang. Alors que les combats se poursuivent avec intensité dans l'est et le sud du pays, Washington a annoncé l'envoi de nouveaux équipements militaires, dont des systèmes de défense aérienne avancés et des munitions de précision, afin d'aider Kiev à repousser les forces russes. Cette aide, estimée à plusieurs centaines de millions de dollars, intervient alors que l'Ukraine fait face à une recrudescence des bombardements russes sur ses infrastructures critiques, notamment les centrales électriques et les lignes de transport d'énergie. Les responsables américains ont souligné que cette assistance vise à renforcer la résilience de l'Ukraine face à ces attaques, tout en soutenant ses efforts pour reprendre les territoires occupés par la Russie.
L'administration Biden a également réaffirmé son engagement à long terme envers Kiev, précisant que cette nouvelle tranche d'aide s'inscrit dans une stratégie globale visant à affaiblir les capacités militaires de Moscou. "Nous sommes déterminés à aider l'Ukraine à défendre sa souveraineté et à maintenir la pression sur la Russie", a déclaré un porte-parole du Pentagone, ajoutant que les sanctions économiques contre la Russie seraient également renforcées.
Du côté russe, ces annonces ont été vivement critiquées. Le Kremlin accuse les États-Unis de prolonger le conflit en fournissant des armes à l'Ukraine, qualifiant cette aide de "provocation dangereuse" qui menace de conduire à un affrontement plus direct entre Moscou et l'Occident. Alors, l’aide américaine est-elle suffisante pour battre la Russie ? Pour Bernard Guetta, ce soutien financier et matériel est loin d’être un gage de paix : « Les Américains ont deux injonctions contradictoires : d’une part, ils ne veulent pas que l’Ukraine perde et que les troupes de Poutine entre en Kiev […] mais d’un autre côté, ils ont très peu d’une défaite totale de la Russie. On oublie trop souvent que la fédération de Russie est le pays le plus étendu du monde […] et si ce pays qui est la deuxième puissance nucléaire du monde était précipité dans le chaos par une défaite humiliante et totale, les américains se demandent ce qu’il se passerait » explique notre invité.