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Il ne veut pas partir. Exclu de son parti hier mercredi 12 juin à l’unanimité par le bureau politique des Républicains, Éric Ciotti affirme rester le président du parti de droite. Il estime que la décision de ce bureau n’a « aucune valeur » car seul lui peut convoquer un bureau politique, ce qu’il n’a pas fait. Il menace de « poursuites judiciaires » et d’« actions judiciaires » ceux qui ont tenté de l’exclure du pouvoir. Il estime la décision prise par ses collaborateurs être un « combat d’arrière-garde de personnes qui n’ont rien compris à ce qu’il se passe en ce moment dans le pays ». 

Dans cet arrière-goût de dictature à la présidence du parti historique de la droite, un nouveau chemin « historique » pour mettre fin à l’immobilisme et « créer un vrai programme de droite » est envisagé par notre invité. Un chemin qui s’appelle l’alliance avec l’extrême-droite française, bien que ce soit un terme qu’il récuse : « ce terme est tellement ridicule et usé, on ne peut pas réfléchir avec des éléments de langage du siècle passé », affirme-t-il au micro de Télématin. Qu’importe si le parti de Jordan Bardella comporte des membres appartenant à des groupuscules violents, ou si les discours et décisions au Parlement continuent de soutenir des politiques racistes, misogynes ou homophobes... Pour Éric Ciotti, il s’agit de la clé pour sauver les Républicains. 

Une alliance contre le macronisme et l’extrême-gauche 

« Je souhaite qu’il y ait un bloc un républicain entre les Républicains et le Rassemblement National » annonce en toutes lettres le président destitué. Il accuse dans un premier temps la politique économique menée par Emmanuel Macron et Bruno Le Maire qui aurait selon lui menée le pays à « 100 milliards d’euros de dettes » et à un « record du monde d’impôts et de taxes ». Face à ces impôts qui « écrasent les Français » et à un pouvoir d’achat en baisse, l’homme politique entrevoit déjà la victoire de l’extrême-droite le 7 juillet : « demain, la droite va revenir au pouvoir avec le Rassemblement National, et on va pouvoir mettre de l’ordre dans les comptes ». L’urgence, selon lui et Jordan Bardella, serait de « redresser les comptes » et d’arrêter l’immigration qui « pourrit la vie des Français » ; leurs divergences ne seraient donc pas un frein dans l’immédiat. 

Il invite les candidats des Républicains flirtant le plus avec l’extrême-droite comme lui à le rejoindre sous 48 heures pour tenter de faire partie du prochain gouvernement, qu’il entrevoit déjà sous la coupe de Jordan Bardella. Il affirme qu’il y aura des ministres des Républicains dans un ministère mené par Bardella en Premier ministre. 

Face à l’alliance de la gauche en train de se monter sous le nom de « Front Populaire », notre invité est partisan d’une même alliance à droite. Il estime que l’extrême-gauche est un « danger pour la République » avec des Insoumis qu’il considère « antisémites ». Pour lui, si la gauche arrive à s’unir avec des gens « qui ne sont pas fréquentables » comme La France Insoumise, il veut le même destin pour la droite : s’unir au lieu de se bloquer dans le passé. Il insiste : « je veux qu’il y ait une majorité de droite le 30 juin et un Président de droite en 2027, Marine Le Pen ou autre ». Puis de conclure : « je me sens parfaitement bien dans mes baskets, parce qu’il y a une énorme chance qui arrive, et j’appelle les Français à la mobilisation générale, à ne pas écouter ces discours absurdes : on va redresser la France dans l’intérêt général, et ceux qui regardent le passé resteront dans le passé ».