« Ce serait une catastrophe pour notre pays ». La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo refuse de concéder une quelconque évolution morale du parti mené par Jordan Bardella depuis les heures sombres du Front National. Fermement opposée à une victoire de l’extrême droite au second tour des législatives qui se tiendront dimanche 7 juillet, elle indique qu’il faut « tout faire pour éviter que le Rassemblement National ait une majorité ». « Ce serait un renoncement à nos valeurs » ajoute celle qui considère que l’extrême droite « avance masquée ». Pour elle, le Rassemblement National se serait transformé parce qu’il aurait repris une « rhétorique » lui permettant d’être « plus audible » et de donner l’impression d’un changement de fond. « C’est la même chose », conclue-t-elle.
Elle continue, en se basant notamment sur les exemples que nous avons en Italie et dans le reste de l’Europe, ainsi qu’en Argentine : « l’extrême droite est l’ennemi de la démocratie. Elle se sert de la démocratie pour arriver au pouvoir, mais, une fois au pouvoir, elle s’attaque de façon constante aux minorités, aux personnes fragiles, et sème le chaos en prônant une politique économique ultra libérale ». C’est pourquoi elle insiste sur l’importance de se mobiliser dès aujourd’hui pour éviter de voir Jordan Bardella établir ses quartiers à Matignon le 8 juillet. « Dès qu’il y a un risque d’extrême droite, il faut qu’il y ait un désistement, qu’importe le bord politique », explique-t-elle. Même si elle ne s’admet pas fan de la France Insoumise, elle considère que la reconstruction de la gauche passera dans un second temps.
Au micro de Thomas Sotto, la maire de Paris invective directement le président de la République, qu’elle considère responsable de ce « chaos ». Elle précise n’avoir « jamais cédé aux sirènes du macronisme » car elle n’a jamais considéré que son projet de ni droite ni gauche « offrait un avenir pour le pays ». Selon elle, la politique est une affaire relativement simple : « il faut éviter de faire de la triangulation et de s’en remettre à des agences de communications. Il faut avoir une vision et des propositions claires. » Elle reproche notamment à Emmanuel Macron d’avoir décidé de cette dissolution sur un coup de tête, en ne laissant pas le temps aux partis de faire campagne.
Jeux Olympiques et ville de Paris
Fière d’être la maire de la ville lumière, Anne Hidalgo souligne les qualités d’une métropole qu’elle estime « de liberté, toujours engagée sur les droits humains, une ville qui a voté massivement à gauche ». Des valeurs qui seraient en adéquation avec celles des Jeux Olympiques, « qui sont aussi un humanisme ». Elle s’estime donc prête et impatiente d’accueillir ces Jeux dans sa ville, en tant que « maire libre » qui ne pactisera jamais avec « les ennemis de la République ». Sur une note plus légère, elle indique que sa baignade dans la Seine est toujours prévue, qu’elle attend que le ciel se découvre, et qu’elle invite le Président à la rejoindre.