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« Il faut redonner aux parents la place qui leur revient » : telle est la politique de la ministre des Familles et des Solidarités, Aurore Bergé. Parmi ses propositions, cette dernière souhaite mettre en place des travaux d’intérêt général pour les parents défaillants. Une proposition jugée indigne visant une nouvelle fois à culpabiliser et à rendre responsables ceux qui rencontrent des difficultés avec leurs enfants, affirme  Manuel Bompard, invité des 4 vérités ce lundi 11 décembre 2022. En effet, le coordinateur LFI ne partage pas le point de vue de la majorité : « Je pense que ça ne résoudra pas les problèmes auxquels on peut être confrontés » explique le député des Bouches-du-Rhône rappelant que cette politique punitive n’a pas porté ses fruits pour lutter contre l’absentéisme scolaire qui a même progressé. Pour cet ancien docteur en mathématique appliquée, il faut avant tout renforcer les mesures d’assistance éducative lorsque un parent n’est pas en capacité d’éduquer ses enfants dans de bonnes conditions : « Aujourd’hui, ces mesures ne sont pas exécutées car il n’y a pas assez de moyens dans les associations qui sont censées les prendre en charge ou dans les services publics » rétorque-t-il. Un sondage publié par La Tribune ce dimanche affirme pourtant que 80% des Français pensent que les parents ont moins d’autorité qu’avant sur leurs enfants. Un sentiment majoritaire y compris chez les partisans de La France Insoumise. Pour Manuel Bompard, ces sanctions devraient également être appliquées dans les rangs ministériels rappelant que certains enfants de ministres ont été impliqués dans des affaires de petite délinquance telle que le vol de scooter ou le trafic de stupéfiants. « On va stigmatiser toujours la même chose c’est à dire les parents pauvres […] je préfère qu’on est des dispositifs pour les aider plutôt que pour les pointer du doigt » martèle-t-il. 

De son côté, le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, souhaite expérimenter à grande échelle le port de l’uniforme à l’école. Une proposition à laquelle s’oppose fermement Manuel Bompard. Ce dernier appelle le gouvernement à résoudre davantage la pénurie d’enseignants qui sévit depuis la rentrée scolaire. En effet, plus d’un établissement sur deux rencontre des difficultés pour trouver un remplaçant en cas d'absence. « Plutôt que de mettre son énergie sur des mesures démagogiques comme celle-ci, je préférerais que le ministre de l’Éducation s’occupe de faire en sorte que nos enfants aient des profs en face d’eux » assène le député. 

Parmi les établissements scolaires qui rencontrent de sérieuses difficultés, le lycée musulman Averroès à Lille ne sera plus financé par l’État suite à une enquête menée et des irrégularités de gestion. Le préfet du Nord a décidé de résilier tout bonnement le contrat d’association liant cet ancien fief d’excellence à l’État, pour ne pas respecter, entre autres, les valeurs de la République. Pour ce fervent défenseur de l’école publique qu’est Manuel Bompard, il faudrait limiter davantage les subventions des établissements privés. En revanche, ce dernier soupçonne un arrêt de financement en raison de l’orientation religieuse du lycée, ce qui lui pose problème. 


Projet de loi immigration : jour J 


C’est l’événement politique du jour : l’arrivée très attendue du projet de loi immigration dans l’hémicycle. Quel est le degré de soutien ou d’opposition de LFI sur ce projet épineux ? Sans surprise, c’est une opposition totale. Pour Manuel Bompard, c’est une proposition de loi « inutile et démagogique ». Et de pointer du doigt la logique de la majorité présidentielle qui s’inscrit dans plus de 20 ans de politique régressive pour faire en sorte que les étrangers ne puissent pas rentrer sur le territoire national. Pour le député des Bouches-du-Rhône, il faut prendre le problème à la racine en faisant en sorte que les gens n’aient pas besoin de partir et que dans le cas contraire, ils soient accueillis dans de bonnes conditions. « On a été capable d’accueillir dans de très bonnes conditions plus de 100 000 réfugiés ukrainiens. Pourquoi ne serait-on pas capable d’accueillir les gens qui ont besoin de la solidarité qui est la nôtre ? La France doit prendre sa part » soutient notre invité. 

Avant de rentrer dans le vif du sujet, les députés devront se prononcer sur une motion de rejet déposée par les Écologistes. Si cette motion de rejet est adoptée, ce texte reviendra de facto au Sénat qui devra réviser sa copie. Le banc LFI s’alignera-t-il du côté des Verts ? « Oui, nous sommes défavorables à cette loi » affirme le député qui ne se fait aucune illusion sur le résultat de la discussion parlementaire, favorable à son rejet préalable dès le début de l’examen du texte.