En déplacement dans les Hauts-de-France, mercredi 2 février, Emmanuel Macron a rencontré, en tant que président du Conseil de l'Union européenne, les ministres de l’Intérieur de l'UE afin de leur présenter sa réforme de l'espace Schengen. Terrorisme, crise migratoire, menaces de puissances extérieures… Le président de la République a appelé à une meilleure collaboration des États membres pour mieux protéger les frontières de l’Europe, avec des « mesures plus radicales ». Il propose notamment que Schengen soit un « espace piloté politiquement », en installant un « conseil Schengen » avec un coordonnateur, qui se réunirait régulièrement. Emmanuel Macron souhaite sa mise en place le plus rapidement possible, d’ici à début mars prochain. « Pour remettre à plat nos politiques d’immigration, c’est au niveau européen qu’il faut le faire, pour protéger nos frontières extérieures et faire en sorte que plus personne ne passe, sauf ceux qui ont le droit », a réagi Emmanuel Valls, invité des 4 vérité, jeudi 3 février, sur France 2. Et de poursuivre : « Il faut rendre hermétiques nos frontières, notamment de la Méditerranée. Or, l’Italie et l’Espagne sont de véritables passoires. Pour arrêter l’immigration irrégulière, au delà du soutien qu’il faut apporter au continent africain, c’est au niveau des frontières européennes. Sinon le projet européen va mourir », a-t-il avancé. L’ancien Premier ministre salue la « position ferme » prise par le chef de l’État.
Mercredi 2 février, devant des policiers membres du syndicat Alliance, qui organisait un « grand oral » des candidats à la présidentielle, Éric Zemmour a fait savoir que la lutte contre l'immigration était « la mère de toutes les batailles ». Le candidat de Reconquête ! à l’élection présidentielle, plaide en faveur d’une « immigration zéro », qui est selon lui « la première réponse fondamentale » à la délinquance. Il veut, en outre, expulser les mineurs isolés et les détenus étrangers, supprimer le juge des libertés et de la détention ainsi que les allocations familiales aux parents de mineurs délinquants et les expulser de leur logement HLM, lorsqu'ils y vivent. « Il est profondément anti-républicain », a commenté Manuel Valls. « On est dans le n’importe quoi. C’est dangereux pour notre équilibre institutionnel et démocratique », a-t-il précisé, estimant que les candidats de gauche « ont eu tort » de décliner l’invitation.
Élection présidentielle : la gauche hors-jeu
Pour l’ancien élu, la gauche française est « décomposition dramatique ». Il vise « l’irresponsabilité » des différents leaders. « On parle d’une union qui est impossible », estime-t-il auprès de Caroline Roux. « Cette primaire n’était ni une primaire et ni populaire », a-t-il renchéri. « Cette forme de démocratie ressemble plus à une élection de délégué qu’à une véritable démocratie », ajoute-t-il. Selon Manuel Valls, l’entrée en campagne de Christiane Taubira « rajoute de la confusion ». « La gauche est hors-jeu et n’est plus utile pour une partie des Français. C’est dramatique pour la démocratie », a-t-il lâché, estimant qu’il faut « reconstruire une gauche républicaine ». À moins de trois mois du scrutin, il appelle à « une unité entre les grandes formations politiques ».