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Les tensions autour du carburant se poursuivent. Dimanche 9 octobre, près de 30% des stations-service étaient en difficulté d'approvisionnement sur au moins un carburant, selon le ministère de la Transition énergétique. Cela fait maintenant plus de dix jours que les salariés de plusieurs raffineries et dépôts de carburant sont en grève, pour réclamer une hausse de 10% des salaires. 

De son côté, la Première ministre, Élisabeth Borne, a promis une amélioration de la situation « tout au long de la semaine ». « Nous avons libéré des stocks stratégiques » de carburants « pour alimenter les stations-service », a-t-elle annoncé, dimanche 9 octobre, en marge de son déplacement en Algérie. Alors que les salariés de TotalEnergies et d'ExxonMobil ont reconduit leur mouvement de grève, la direction de TotalEnergies propose, de son côté, une avancée des négociations. « Un esprit de responsabilité doit entrer en vigueur », réagit lundi 10 octobre, Marc Ferracci, député, vice-président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, sur le plateau des 4 Vérités, sur France 2. « Il faut que les négociations s’engagent très vite. (…) Il faut surtout que la grève s’arrête ou s’allège, car cela pénalise les Français très lourdement », affirme-t-il. Alors que les géants énergétiques réalisent des superprofits records ces derniers mois, bénéficiant « assez directement de la situation internationale et de l’augmentation des prix », le responsable se dit favorable à un « juste partage de la valeur ». « La demande d’augmentation est légitime », estime-t-il. Néanmoins, la situation devrait rapidement s’améliorer, notamment grâce à la libération de stocks stratégiques de carburant, annoncée par la cheffe de l’exécutif. Pour éviter une dégradation de la situation et des mouvements sociaux de plus grande ampleur, Marc Ferracci l’assure : « il faut mettre la pression sur les pétroliers ».

Mardi 5 octobre, le projet de loi sur l’assurance-chômage a été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale. Le vote solennel sur l'ensemble du texte est prévu le 11 octobre 2022, avant qu’il ne soit étudié au Sénat, le 25 octobre. Cette réforme prévoit notamment d’adapter la durée d’indemnisation selon le régime. « On ne touchera pas au montant de l’indemnisation », assure Marc Ferracci, également rapporteur de cette loi à l’Assemblée nationale. « En revanche, la durée, les conditions d’éligibilité feront l’objet de concertations », explique-t-il. Cette réforme touchera les personnes qui « s’inscrivent et se réinscrivent au chômage ». Parmi les chantiers à revoir ? Les freins périphériques comme la garde d’enfants, la mobilité, le logement… « Tout cela sera pris en compte », affirme Marc Ferracci.

Travailler plus longtemps

Autre sujet brûlant de cet automne, la réforme des retraites. Si le gouvernement reste encore flou sur le calendrier, les rumeurs sur son contenu alimentent déjà les polémiques. Vendredi 7 octobre, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe effectuait sa rentrée politique, dans le cadre des journées parlementaires de son parti, Horizons, à Fontainebleau. Réaffirmant son soutien à Elisabeth Borne sur le sujet, il s’est lui-même dit favorable à un allongement de la durée du travail « jusqu’à 65, voire 67 ans », a-t-il déclaré. « « 67 et 66 ans ne sont pas des projets du gouvernement », nuance Marc Ferracci. « Les questions de calendrier seront débattues dans les jours qui viennent, ainsi que toutes les mesures d’accompagnement », conclut-il. Parmi elles, l'embauche des séniors de plus de 50 ans. 

Sur la réforme du budget, qui sera également étudiée à l'Assemblée nationale cette semaine, le gouvernement n'exclut pas un recours au 49.3. « Je veux qu'il y ait un débat parlementaire. (...) Mais le 49.3 fait partie de notre Constitution. La crise est là. Dans le contexte actuel, cette mesure existe légalement et permet de débloquer des situations », estime Marc Ferracci.