Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, a présenté, mercredi 2 novembre, un résumé de sa future loi asile et immigration. « On doit désormais être méchants avec les méchants et gentils avec les gentils », a-t-il déclaré. Pour Marine Le Pen, invitée des 4 Vérités, jeudi 3 novembre 2022, le gouvernement « infantilise les Français » et les « prend pour des idiots ». « C’est une aggravation des filières clandestines. (…) Ca fait 40 ans que l’on fait la même chose en matière d’immigration et la situation s’aggrave d’année en année », réagit la présidente du Groupe RN à l’Assemblée nationale au micro de Thomas Sotto.
Cette loi prévoit notamment de créer un titre de séjour pour les « métiers en tension » pour les travailleurs sans papiers déjà sur le territoire. L’ex candidate à l’élection présidentielle estime que « l’utilisation massive de l’immigration clandestine fait que les « salaires n’augmentent jamais ». « Ce sont surtout des métiers qui ne sont pas assez payés », déclare-t-elle. « Cette politique migratoire est une véritable folie et a des conséquences sur notre système de protection sociale et sur l’insécurité ». Cette loi doit également présenter un certain nombre de mesures, notamment pour rendre plus efficaces les « obligations de quitter le territoire français » (OQTF). « Il y a déjà eu des dizaines de lois sur ce sujet, mais il n’y a aucune volonté », explique Marine Le Pen qui souhaite une « politique dissuasive d’immigration ». Le débat doit se tenir le mois prochain à l’Assemblée nationale.
Ce jeudi 3 novembre, la loi d’orientation et de programmation du gouvernement (Lopmi) doit être débattue à l’Assemblée, après avoir été votée au Sénat, le 18 octobre dernier. Le texte prévoit notamment la création de 8500 postes de policiers en 5 ans et 15 milliards d’euros supplémentaires. « Si vous ne réglez pas la cause de cette insécurité, vous ne réglerez rien », commente-t-elle. Elle proposera des amendements.
Motions de censure : un « deal » RN-LFI ?
Mercredi 2 novembre dans la soirée, le gouvernement a dégainé pour la quatrième fois en quinze jours, l’article 49.3 afin de faire adopter l’ensemble du budget 2023. Pour l’heure, toutes les motions de censure précédentes déposées ont échoué, même celles votées conjointement par le RN et la Nupes (LFI, PS, EELV, PCF), faute de soutien des députés Les républicains. « Ils sont la béquille du gouvernement », pointe du doigt Marine Le Pen. Elle l’assure : il n’y a eu aucun deal avec La France Insoumise pour le vote de ces motions de censure. « Venir reprocher aux oppositions de voter ensemble une motion de censure est absurde », renchérit-elle.
Samedi 5 novembre, les militants RN ont jusqu’à ce jeudi soir pour élire leur futur chef. Après cinquante ans de règne des Le Pen, qui de Jordan Bardella, actuel président par intérim du parti, ou de Louis Aliot accédera à la présidence du Rassemblement national ? « J’ai dit que je restais neutre. J’ai voté, comme tous les adhérents », déclare Marine Le Pen qui se félicite du bon déroulement de la campagne. Le résultat sera connu publiquement le samedi 5 novembre.