Les États-Unis serrent la vis quant à la gestion de la crise ukrainienne. Mardi 8 mars 2022, le secrétaire d’État, Anthony Blinken, a déclaré vouloir offrir des compensations à la Pologne si celle-ci acceptait de livrer des avions à l’Ukraine auquel s’ajoute aujourd’hui un embargo sur le pétrole et le gaz russe. L’Europe doit-elle suivre cette ligne de conduite pour faire plier Vladimir Poutine ?
Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national s’oppose fermement à cette idée « Utiliser ce levier, c’est sanctionner, gravement, très lourdement les Français, les entreprises et l’économie française […] il faut à tout prix choisir des sanctions qui ne soient pas contre le pouvoir d’achat des Français et l’emploi en France » explique-t-elle au micro de Caroline Roux. Si certains politiques comme François Hollande s’insurgent de cette prise de position qui contribue à « financer la guerre », Marine Le Pen, elle, déplore la fermeture des centrales nucléaires sous leur mandat, « conséquence directe de leur imprévoyance et de leur erreur stratégique majeure ». Sur la ligne de départ pour l’Élysée et pour la 3ème fois consécutive, la conseillère départementale du Pas-de-Calais dévoile son programme en faveur de l’autonomie énergétique : « Je souhaite investir dans l’hydrogène et renforcer notre filiale nucléaire ». Pour enrayer la flambée des prix des énergies, Marine Le Pen dit vouloir s’acquitter de l’électricité européenne pour que « les Français bénéficient d’une politique d’indépendance et des prix bas ». Question de premier plan, elle sera d’ailleurs débattue par les Européens qui tentent de trouver une solution commune pour se soustraire à la dépendance du gaz russe dont certains pays comme l’Allemagne ou les Pays-Bas, représente près de 55% de leur importation. La guerre en Ukraine a fait germer une autre problématique majeure, pourtant écartée du débat politique : celle de la « souveraineté alimentaire » argue la députée qui pointe du doigt la politique gouvernementale d’Emmanuel Macron : « Il a soutenu un dispositif européen qui envisageait de soutenir de 10% à 20% de la production agricole européenne pour nous faire dépendre encore plus des pays étrangers ». Marine Le Pen dresse un premier bilan du quinquennat Macron qu’elle considère comme un échec et tente de tirer son épingle du jeu en expliquant vouloir « baisser de 25% la TVA sur l’énergie pour rendre 12.5 milliards d’euros aux français et de supprimer les taxes ».
Macron : l’effet « drapeau »
La guerre en Ukraine joue en faveur d’Emmanuel Macron qui a enfilé sa casquette de chef de guerre. Selon les sondages, le candidat LREM aurait déjà gagné 3 points lui octroyant une longueur d’avance pour accéder à sa propre succession. Pour Marine Le Pen, ce n’est qu’un phénomène éphémère. Elle invite les Français à faire une rétrospective du quinquennat qu’Emmanuel Macron tente « d’enjamber ». La candidate d’extrême droite à la présidence s’insurge face à l’attitude du candidat sur le tard qui bénéficie d’une quasi reconduction tacite sans passer par la case campagne.
Depuis le début de l’officialisation de sa candidature, Marine Le Pen a dû faire face aux nombreuses défections commises dans son propre camp. C’est au tour de sa nièce Marion Maréchal Le Pen de tourner les talons à l’héritière du RN pour s’allier à l’outsider d’extrême droite, Éric Zemmour. Coup dur pour l’ancienne conseillère municipale d’Hénin-Beaumont qui ne cache pas sa profonde déception. Néanmoins, elle poursuit sa campagne pour « mettre en œuvre une politique nationale ».