Le parti de la France Insoumise ne sera pas présent aux deuxièmes rencontres de Saint Denis organisées par Emmanuel Macron ce vendredi 17 novembre. Mathilde Panot, présidente du groupe à l'Assemblée nationale, a expliqué dans les 4 vérités les raisons de l’absence des membres de son parti à ces rencontres : « C’est un exercice monarchique par excellence. (…) La dernière fois, cela a duré 13 heures, il n’en est absolument rien ressorti. La démocratie, c’est la représentation du peuple par le parlement, qui a été piétinée 17 fois avec un 49.3, et c’est la souveraineté populaire qui a été bafouée, notamment sur la réforme des retraites », argue-t-elle.
Plusieurs partis de gauche, Les Écologistes, le Parti Communiste, seront pourtant présents à cette rencontre. La femme politique admet-elle une division au sein de la Nupes ? Elle préfère rappeler les mots de Fabien Roussel, qui a annoncé lui-même rompre avec la coalition des partis de la gauche. La députée de la 10ᵉ circonscription du Val-de-Marne évoque de nouveau les premières rencontres de Saint Denis inefficaces, citant notamment des inégalités salariales entre les hommes et les femmes toujours persistantes malgré des discussions engagées là-bas. Pour discuter, il existe, rappelle-t-elle, « un lieu qui s’appelle le Parlement », beaucoup plus adapté à une démocratie qui se joue « en délibéré » plutôt qu’à huis clos.
Concernant les mots de Fabien Roussel, qui a donc annoncé mercredi 15 novembre sur RTL que le PCF avait « définitivement rompu avec la Nupes », Mathilde Panot note que le groupe parlementaire du Parti Communiste est en désaccord avec son secrétaire national sur cette question. En tout cas, « nous, nous sommes toujours disponibles pour faire une liste unique aux Européennes, qui pourrait battre la liste d’Emmanuel Macron et la liste de Marine Le Pen. Je dis à tous ceux et celles qui nous écoutent que nous continuons à être fidèles à notre programme, à être l’alternative au monde de malheur d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen. (…) Notre stratégie est celle de l’Union populaire, celle de fédérer le peuple. »
Une fracture au sein des gauches ?
La porte-parole de la France Insoumise Raquel Garrido a été écartée pendant 4 mois après ses propos critiquant le fonctionnement du parti. Mathilde Panot ne souhaite pas commenter. À propos de Jean-Luc Mélenchon, elle affiche son soutien inconditionnel, soulignant que c’est celui qui leur a permis d’obtenir la victoire. « Moi, je suis fière que Jean-Luc Mélenchon soit à la France Insoumise. »
Le regard sur le conflit Israël Gaza crée une fracture en France. La position et les mots de la France Insoumise à ce sujet ont été très critiqués. De son côté, la présidente du groupe LFI espère que « la voix de la France va se refaire entendre sur le cessez-le-feu ». À propos de la marche contre l’antisémitisme qui a eu lieu dimanche 12 novembre à Paris auquel ni Jean-Luc Mélenchon ni ses fidèles n’ont participé, Mathilde Panot martèle : « Nous n’allons pas défiler contre l’antisémitisme avec des gens de l’extrême droite qui propagent des idées antisémites. ». Elle cite aussi la saillie raciste d’Éric Zemmour pendant cette manifestation. Au contraire, Mathilde Panot salue la récente prise de parole d’Emmanuel Macron, qui a soutenu que l’on ne défendait pas la cause juive en rejetant les musulmans. « Moi, ce qui compte pour moi (…) c’est que la France relance le sujet d’une solution à deux États », a-t-elle conclu.
Autre sujet, le glyphosate, récemment autorisé pendant pour dix années supplémentaires dans l’UE par la Commission européenne. La femme politique parle d’un « scandale écologique ». « La France Insoumise au pouvoir, nous interdiront le glyphosate », promet-elle.