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Deux jours après avoir définitivement fermé les portes de Matignon au Nouveau Front Populaire, Emmanuel Macron poursuit la série de consultations. Et ce jeudi 29 août 2024, le chef d’État reçoit Renaud Muselier. Le président de la Région Sud est attendu à l’Élysée en qualité de responsable des régions de France, aux côtés de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie. Vont-ils enfin parvenir à dégoter le futur Premier ministre ? « On veut que le territoire soit traité […] qu’on puisse avoir une décentralisation qui peut s’appliquer sur l’éducation, le logement et la santé. On va lui apporter une réponse politique », explique notre invité. Un véritable exercice d’équilibriste dans lequel cette figure de la macronie espère trouver un compromis avec la gauche. Le portrait idéologique de celui qui succédera à Gabriel Attal commence à se dessiner petit à petit, et semble ressembler davantage à un personnage fictif voire imaginaire, sorte de prototype capable de rassembler les groupes majoritaires et de mettre fin aux querelles partisanes qui paralysent le débat. Dans le déni d’une défaite lors des législatives anticipées, Renaud Muselier refuse d’admettre une majorité relative à gauche : « Il s’est dégagé trois gros groupes et c’est le groupe central qui est majoritaire. Comment fédérer ce groupe central ? Il faut éviter la censure immédiate » poursuit le président de la Région Sud. 

À gauche, la décision du président de la République qui a exclu l’hypothèse d’un Premier ministre issu du NFP, a du mal à passer. Ces derniers crient à un coup d’État et préparent déjà la riposte. En effet, il dénonce une « dérive autoritaire » du gouvernement, accusant le président de marginaliser les voix dissidentes et de refuser tout dialogue constructif avec l'opposition. Selon les représentants du NFP, cette exclusion est symptomatique d'une volonté délibérée de la majorité présidentielle de museler l'opposition et de gouverner sans concertation. « Nous assistons à une fermeture progressive des espaces démocratiques en France », a déclaré un porte-parole du mouvement. « Répéter un mensonge en permanence avec force, voire violence, n’est en aucun cas la vérité », argue Renaud Muselier tandis que François Hollande invoque « une faute constitutionnelle » de la part d’Emmanuel Macron suite à l’exclusion de Lucie Castet. Quant à Carole Delga qui accompagnera Renaud Muselier en consultation, elle estime que le prochain président de Matignon doit venir de la gauche. « La réalité c’est ce pacte de gouvernance qui doit s’appuyer sur les différents présidents de groupes. Le problème c’est la non-censure et ce sont les Socialistes qui n'arrivent pas à se décramponner des Insoumis », martèle notre invité. 

De son côté, l'Élysée ne semble reculer devant rien et assume parfaitement sa décision en invoquant des « propos inadmissibles » tenus par certains membres du NFP, considérés comme une menace à l'ordre républicain. Le gouvernement a affirmé rester ouvert au dialogue, mais à condition que celui-ci se déroule dans un cadre respectueux des institutions et de leurs représentants.

2030 : les Jeux de retour en France ! 

Aux lendemains des Jeux de Paris 2024, qui ont rencontré un franc succès et éclipsé pendant quelque temps les dissonances politiques, la ferveur olympique ne désemplit pas. La France devrait renouveler l’expérience dans les Alpes-Maritimes en 2030 sous couvert de plusieurs conditions, à commencer par l’obtention d’une lettre de garantie signée par le Premier ministre. Et l’attente interminable dans laquelle Emmanuel Macron a plongé l’Hexagone pourrait avoir de sérieuses conséquences sur l’organisation de ces Jeux. Mais ce n’est pas la seule raison qui pourrait compromettre le déroulé de l’événement sur les domaines skiables. En effet, Les Écologistes dénoncent une aberration écologique par temps de réchauffement climatique. « Nous avons voté le premier budget vert d’Europe […] on compte bien l’appliquer dans la politique de la montagne » rassure Renaud Muselier.