Description

Ce mercredi 4 décembre 2024 seront votées deux motions de censure à l'Assemblée nationale. Hier soir, le Premier ministre donnait une dernière interview afin de convaincre et d'alerter sur les conséquences qu'entrainerait la chute du gouvernement. Son allocution a-t-elle convaincu la classe politique ? Julien Arnaud reçoit Boris Vallaud, Président du groupe PS à l'Assemblée nationale et député des Landes pour en débattre. « Qu'a-t-il dit à la Gauche et aux Français qui puisse les rassurer ? (...) il n'a eu au fond de mots et d'attention qu'à l'endroit de l'extrême droite » déclare le Président du PS. Il déplore l'absence de gestes à l'égard de la Gauche par le Premier ministre et le refus de ce dernier « d'accuser réception des courriers que nous lui avons adressés ». La « méthode Barnier s'est révélée être une impasse » et il affirme être déterminé à voter la motion de censure. Les députés souhaitant faire chuter le gouvernement vont-ils assumer les conséquences de ce vote ? Pour Boris Vallaud, s'il ne devait pas y avoir de budget il y aura une loi spéciale qui sera votée, il n’y a pas de raison de s’inquiéter. L'affirmation selon laquelle « 8 millions de Français vont rentrer dans l'impôt sur le revenu » de Michel Barnier doit être démentie. Quant à la façon de combler le déficit, il rappelle que la Gauche a « proposé des recettes nouvelles » et que le budget de Michel Barnier provoquerait « une crise économique majeure ». Il réclame plus de « justice » au sein du budget, ce qui n'est pas le cas du projet proposé par le Premier ministre qui n'épargne pas ceux « qui n'ont que leur travail pour vivre, les classes populaires et moyennes ». Son parti souhaite mettre « plus et mieux à contribution les hauts revenus, les multinationales ». D’après lui, le projet du gouvernement est « récessif » et l'absence de vote dudit budget ne peut pas être pire. 

 

 

Censure, RN/NFP, même combat ? 

 

Le parti socialiste est-il en perte de repères ? Boris Vallaud répond que le seul à avoir perdu ses repères c'est Emmanuel Macron qui au moment de la dissolution disait « j'ai balancé une grenade dégoupillée ». Il renvoie la responsabilité de la situation actuelle sur le président de la République. Aujourd'hui, la motion de censure ne peut être votée qu'avec les voix du Rassemblement national, une « alliance tacite » surprenante. « Si le Rassemblement national vote cette motion de censure, il donne la possibilité d'un gouvernement de Gauche qui jamais ne négociera avec l'extrême droite » rétorque-t-il, balayant toute idée d'alliance. Pour le député, accepter les votes du RN pour leur motion ne pose pas de problème car « nous avons toujours dit que nous ne voterons pas les motions » proposées par groupe d’extrême droite. Il appelle à la formation d'un gouvernement de Gauche « aussi imparfait qu'il soit mais qui est prêt ». Qui pourrait diriger ce gouvernement ? S’il ne désire pas citer de nom, il affirme que le Premier ministre « devra être de Gauche » tout en ajoutant que son parti revendique « l'exercice du pouvoir » et se tient prêt à « faire des compromis ». Est-ce une façon d’évoquer la possibilité d’un accord avec le bloc central ? C’est en tout cas une hypothèse que n'exclut pas Boris Vallaud, bien qu’il déclare ne pas avoir pris contact avec Gabriel Attal pour le moment.