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Plus de deux ans après le début de la guerre en Ukraine, le monde est plongé dans une crise d’une ampleur inédite depuis des décennies. Ce conflit, marqué par des violences inouïes, des déplacements massifs de populations, et une escalade militaire inquiétante, menace de s’étendre bien au-delà des frontières ukrainiennes et de bouleverser l’ordre mondial.

L’Ukraine, autrefois un pays indépendant et souverain, est aujourd’hui le théâtre d’une guerre dévastatrice. Marioupol, Boutcha, Kherson : autant de noms qui résonnent désormais comme des symboles de souffrance et de résistance. La situation géopolitique est tout aussi préoccupante. Les tensions entre la Russie et les pays occidentaux, soutenant massivement l’Ukraine, ont atteint un niveau critique. Les livraisons d’armes sophistiquées, les sanctions économiques étouffantes, et la rhétorique belliqueuse des deux camps augmentent le risque d’un conflit global. Le spectre de l’utilisation d’armes nucléaires, brandi à plusieurs reprises par Moscou, plane comme une menace terrible sur l’humanité tout entière. Dans cette escalade de violence, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, semble prêt à des concessions pour aboutir enfin à un cessez-le-feu. Ce vendredi 29 novembre 2023, ce dernier s’est exprimé sur la chaîne Sky News pour porter un message empreint d’espoir. « C’est la voix de la raison. C’est une bonne chose et c’est bien la preuve que la guerre n’est pas le chemin possible. Une perspective de paix contrairement à ce que certains nous expliquaient parfois est une perspective possible pour l’Ukraine et pour la Russie »  affirme Ian Brossat, sénateur de Paris et co-président du groupe communiste au Conseil de Paris. Si Volodymyr Zelensky pourrait consentir à céder une partie de son territoire à la Russie sous gouvernance de Vladimir Poutine, qu’en pensent les pays alliés ? « Je souhaiterai que ça inspire d’autres dirigeants. Quand on voit le carnage qu’il y a en ce moment à Gaza, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on aimerait qu’un cessez-le-feu soit possible là bas aussi » tempère le porte-parole du PCF. 

Michel Barnier : le PCF voit rouge 

Sur ce terrain glissant de compromis, Michel Barnier tente lui aussi d’adopter cette posture consensuelle pour sauver son gouvernement. En effet, la grogne des agriculteurs marque la première grande crise du gouvernement Barnier. Les réformes ambitieuses proposées par l’exécutif, visant à restructurer les subventions et à promouvoir une transition écologique dans le secteur auxquelles s’ajoutent les accords du Mercosur, ont été perçues par de nombreux agriculteurs comme une attaque directe contre leurs revenus et leur mode de vie. Des milliers d’exploitants, déjà fragilisés par des années de crises économiques et climatiques, sont descendus dans la rue pour protester. Barrages routiers, tracteurs bloquant les centres-villes et manifestations bruyantes ont rapidement placé le gouvernement sous pression. Le dialogue semblait rompu, et la colère des campagnes se heurtait à l’inflexibilité affichée par le Premier ministre Barnier, soucieux de maintenir son programme de réformes.

Face à cette fronde, l’opposition et une partie de sa propre majorité ont critiqué sa gestion jugée rigide et déconnectée des réalités rurales. De quoi agiter l’opposition sur les bancs de l’Assemblée nationale. De leur côté, le PCF appelle à voter dans les semaines à venir, une motion de censure pour faire tomber le gouvernement Barnier. « Le Premier ministre écoute pour l’essentiel les propositions du Rassemblement National (cf, la baisse de la taxe sur l’électricité). Ce budget est un mauvais budget. Il y aura 4000 suppressions de postes d’enseignants, il y aura l’augmentation du prix des consultations médicales et des médicaments. Au final, ça n’est pas un bon budget pour les classes populaires et moyennes, pour tous ceux qui travaillent. Il faut censurer ce gouvernement pour tourner la page de ces politiques qui ont été rejetées par les électeurs aux dernières élections » fustige notre invité sur le plateau des 4V. 

Si le budget fait débat, il a cependant les faveurs du Sénat. Avec une majorité à droite, cette institution ne semble pas aller contre les propositions du Premier ministre, comme celle des sept heures de travail gratuit, retoquée in extremis par le gouvernement lui-même. « On a un gouvernement qui ne tient aucun compte de ce que les Français ont majoritairement dit à l’occasion des élections législatives » martèle Ian Brossat. 

Malgré une économie dans le rouge avec un déficit béant, l’agence de notation américain S&P a décidé maintenir la note de la France à « AA -». Toutefois, cette décision s'accompagne souvent de réserves : les agences mettent en garde contre la nécessité de maîtriser la dette publique, qui continue de croître, et d'accélérer les réformes structurelles. La persistance des déficits budgétaires et la lenteur de certaines adaptations économiques pourraient, à terme, fragiliser cette note. Pour le gouvernement, c'est un soulagement temporaire, mais aussi un rappel de l'importance de maintenir une discipline budgétaire tout en soutenant la croissance. Une éventuelle dégradation de la note aurait des répercussions importantes, notamment sur les taux d'intérêt des emprunts de l'État, augmentant le coût de la dette et pesant sur les finances publiques. « Pour ce qui est de la situation économique, elle est extrêmement préoccupante. On parle de 250 plans sociaux, de 200 000 emplois menacés. C’est la raison pour laquelle avec les parlementaires communistes, on dit qu’il faut interdire les licenciements boursiers […] il y a besoin de remettre un peu de rationalité dans tout ça » explique le sénateur communiste de Paris. 

Dans la refonte hypothétique du gouvernement, celui d’un modèle à gauche fait de l’œil à l’opposition de ce côté de l’échiquier politique. Le nom de Bernard Cazeneuve a de nouveau été suggéré. Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, propose d’ailleurs un gouvernement avec une clause de non-censurabilité. Le PCF pourrait-il reconnaître un gouvernement socialiste ? « Il faut tenir compte que nous n’avons pas la majorité absolue de l’Assemblée nationale. Mais il faut des mesures d’urgence, signe qu’on tourne la page : c’est l’abrogation de la réforme des retraites voulue par 80% des Français, l’augmentation du SMIC et de salaires, le retour du service public, l’école, l’hôpital qui sont aujourd’hui sacrifiés. Un certain nombre de mesures fondamentales qui montrent aux Français qu’on a entendu le message des dernières législatives » affirme Ian Brossat.