Depuis sa nomination, le nouveau Premier ministre poursuit ses consultations en vue de former son futur gouvernement. Edouard Philippe, Elisabeth Borne ou encore Yaël Braun Pivet se sont entretenus avec Michel Barnier mais pour l’heure, aucun représentant du Nouveau Front Populaire n’a été convié. « La nomination de Michel Barnier est une négation du résultat des dernières élections législatives et notre volonté est de déposer une motion de censure pour renverser ce gouvernement », réagit Manuel Bompard, invité des 4 Vérités mardi 10 septembre 2024, sur France 2. « Ça ne sera pas seulement un gouvernement de droite », a tenu à rassurer Michel Barnier lors de sa première interview à TF1, en évoquant également la possibilité de compter dans son gouvernement des personnalités issues de la gauche. « Je n’y crois pas. Toute personne qui compte rentrer dans ce gouvernement ne pourrait pas être considérée comme une personne dite de gauche, puisque ce gouvernement s’inscrit dans la continuité du macronisme et encore plus à droite sans doute », affirme le coordinateur de LFI. Selon lui : ce gouvernement a été « installé grâce à un accord entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ».
Le Premier ministre réfléchirait également à un retour d’un ministère de l’Immigration, comme celui créé par Nicolas Sarkozy lors de son élection en 2007, a fait savoir lundi France info. Une annonce très vite temporisée par Matignon dans la soirée. « C’est inacceptable », déclare Manuel Bompard. « Lors des élections législatives, il y a eu un mouvement très important dans le pays pour empêcher l’extrême droite de s’emparer du pouvoir. On a l’impression qu’il y a un renversement de cette logique », affirme le député de la 4 ème circonscription des Bouches du Rhône, qui qualifie néanmoins cette mesure d’une « pure mesure de communication ».
Sur le budget, le Premier ministre se dit favorable à une plus grande justice fiscale. « Si on est dans la logique d’Emmanuel Macron et de distribuer des cadeaux à une minorité des plus riches et que l’on demande à tous les autres de faire des sacrifices, alors la situation sera encore plus catastrophique », assure Manuel Bompard. « Il faut augmenter la participation de plus grandes fortunes à la solidarité nationale », renchérit-il.
Menace de la censure
Il l’assure : le NFP déposera une motion de censure dès le début de la session parlementaire en octobre. Néanmoins pour obtenir une majorité, pour trouver une majorité, il faudra s’allier à d’autres députés et notamment ceux du Rassemblement national. « J’appelle tous les députés de l’Assemblée nationale à voter cette motion de censure. Concernant les députés du RN, j’ai bien compris qu’ils s’étaient engagés sur la voie de la trahison de leurs électrices et leurs électeurs », commente Manuel Bompard.