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La mobilisation des agriculteurs reprend mardi 26 novembre 2024 et devrait se poursuivre jusqu’au jeudi 28 novembre 2024. En effet, près d’un an après leur mobilisation historique, le monde agricole estime n'avoir pas obtenu suffisamment d'avancées concrètes et semble déterminé à maintenir la pression sur le gouvernement. « Nous ne sommes pas là pour ennuyer les Français mais pour obtenir des résultats dans les cours de ferme », affirme Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, invité des 4 Vérités, mardi 26 novembre 2024, sur France 2.
Ainsi, des actions départementales viseront tout ce qui « entrave la vie des agriculteurs comme les administrations » avec un objectif : « leur simplifier la vie ». Ce lundi 25 novembre 2024 dans la soirée, des tracteurs sont partis de Haute-Saône en direction du Parlement européen à Strasbourg, à l’appel de la Coordination rurale. « Nous, nous avons un message très clair : pas d’atteinte aux biens et aux personnes. Casser, brûler, menacer… n’est pas une solution pour atteindre les objectifs », souligne le porte-parole. Dans ce cadre, des barrages filtrants ont été observés à l’initiative de la Coordination rurale et des préfectures ont été visées avec du fumier. « Manifester est un droit constitutionnel, on y tient beaucoup, cela fait partie des modes de revendications. La limite c’est lorsque vous commencez à détruire des biens ou menacer des gens. Ça, c’est une limite qui ne doit pas être franchie. Pour nous l’objet, c’est de trouver des solutions qui permettent de se construire à l’avenir quand on est agriculteur en France », ajoute-t-il. 

 

Vendredi 22 novembre 2024, en déplacement à Agen, Arnaud Rousseau a dû être exfiltré par la police après une action du syndicat concurrent. « J’y suis allée sans esprit de provocation. Au terme de cette assemblée générale, le préfet m’a indiqué que pour des raisons de sécurité, qu’il souhaitait que je puisse partir rapidement considérant qu’elle n’était plus ‘rassurée’ sur le lieu. (…) Je suis partie dans des conditions que je qualifie extrêmement dangereuses est limites. On était à deux doigts de l’accident », souligne Arnaud Rousseau. Il estime que ce moment a été un basculement dans la mobilisation. « Certains pensent que hors du chaos, de la radicalité et des menaces il n’y a pas d’avenir. Ce n’est pas notre point de vue », précise-t-il, estimant que ce « genre de débordement n’est pas acceptable ». Il pointe du doigt la responsabilité de Dominique Le Floc'h, présidente nationale du Syndicat agricole de la Coordination rurale. A quelques mois des élections professionnelles, le monde agricole semble divisé. 

 

Mercosur : un débat pour rien ? 

 

À l’Assemblée nationale, les débats se poursuivent sur le traité entre l’Union européenne et certains pays membres du Mercosur (zone de libre-échange en Amérique du Sud). La France maintient son opposition. « Le message du ‘non à une Europe passoire’, porté à la fois par les agriculteurs et par l’opinion publique française est très massivement en notre soutien. (…) Cela va dans le bon sens. On a compris que le combat se poursuivait », assure Arnaud Rousseau, soulignant qu’il souhaitait aussi passer sur les sujets nationaux. « Cette bataille est existentielle. Ce combat, on doit le mener. On verra bien si les pays européens prennent conscience de cette souveraineté alimentaire », assure le responsable syndical.