La hausse des prix s’accélère. En février, l’inflation a atteint 6,2% sur un an, avec 14,5% de hausse sur les produits alimentaires. Chaque semaine, des nouvelles augmentations sont constatées sur des biens de première nécessité comme les pâtes, le café ou la farine. Cela devient de plus en plus difficile pour les Français de remplir leur panier de courses. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter puisqu’il « va y avoir encore de l’inflation alimentaire (…) tout au long du premier semestre 2023 », a estimé, lundi 27 février, le président de Système U, Dominique Schelcher, sur France Inter. Nos repas quotidiens devraient coûter « environ 10 % » supplémentaires « dans les semaines et les mois qui viennent », a-t-il précisé. Pour contenir la hausse des prix, le gouvernement réfléchit à l’instauration d’un panier anti-inflation. « Il est sur la table, il est en cours de discussion », affirme, mercredi 01 mars, Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des PME, du commerce et de l’artisanat, invitée des 4 Vérités, sur France 2. « Je sais que c‘est dur. On parle des courses du quotidien. Les Français ressentent énormément cette inflation », souligne-t-elle, souhaitant une « solution rapide ». L’heure est à la discussion avec les industriels et les distributeurs. « Tout ce qui compte, c’est que l’addition soit moins salée à la caisse pour nos compatriotes et que les distributeurs prennent une part de l’effort », assure la ministre, qui en appelle à la « responsabilité des distributeurs » en excluant, pour l’heure, tout « panier de prix bloqués ». « Nous attendons des contre-propositions dans les jours qui viennent et une action collective juste et rapide dans les mois qui viennent », martèle-t-elle.
Les négociations sur les hausses des prix entre les industriels et les enseignes doivent s’achever ce mercredi 01 mars. « Ce n’est pas à l’État de venir interférer dans les négociations commerciales », commente Olivia Grégoire, au micro de Thomas Sotto.
Dans ce cadre, le Rassemblement National propose une TVA à 0%. « Les idées de Marine Le Pen sont toujours très intéressantes pour faire du bruit et du vent. En réalité, cela coûterait très cher au budget de l’État. Nous avons fait une partie de l’effort massif, avec notamment 46 milliards d’euros de bouclier tarifaire sur l’année 2023, ce n’est pas anodin. Nous avons pris nos engagements, aujourd’hui, c’est aux autres acteurs de les prendre », fustige la ministre. « Comme d’habitude, Madame Le Pen fait des propositions assez démagogiques mais assez inopérantes », ajoute-t-elle. Pour aider les jeunes, le PS a proposé, il y a quelques semaines, une loi pour assurer des repas à 1 euro pour tous les étudiants, préférant réserver ce dispositif à « ceux qui en ont vraiment besoin ». « Nous allons pérenniser le repas à 1 euro pour les étudiants dans les CROUS », commente Olivia Grégoire, affirmant également que l’élargissement de cette mesure à tous les étudiants était actuellement à l’étude. « Nous n’avons pas à rougir, contrairement aux propos démagogiques d’un certain nombre d’opposition, de ce que nous faisons pour les étudiants. Le 1 euro de repas au CROUS, c’est bien la majorité qui l’a mis en place et ce sont bien les oppositions qui ont refusé de le voter », affirme-t-elle. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a fixé une date limite pour trouver ensemble une solution opérationnelle sur cette augmentation des prix alimentaires et des prix de grande consommation, au 15 mars prochain. « On a soutenu en tant que gouvernement plus que la moyenne des pays européens. (…) On est mobilisé. Libre aux contre-propositions, mais battons-nous ensemble », appelle la ministre.
Energie : des bénéfices records
Autre secteur touché par l’inflation : l’énergie. Le prix du litre à la pompe à essence augmente malgré une baisse du prix du baril de pétrole et les bénéfices record des entreprises énergétiques. « Le prix du baril n’est pas le seul et unique déterminant du prix à la pompe. (…) Il n’est pas anormal qu’il y ait une décorrélation entre les deux. (…) Il faut se méfier des caricatures, malheureusement, les oppositions en jouent lourdement. (…) On prend bien de l’argent aux énergéticiens, nous avons des énergéticiens qui font des efforts. Total en a fait », assure Olivia Grégoire.