Selon les autorités, près de 1,3 million de personnes ont manifesté dans toute la France, mardi 31 janvier, contre la réforme des retraites. Un record, contre une réforme sociale, depuis 1995. Selon la CGT, ils étaient 2,8 millions de personnes. « Il faut prendre acte des choses. C’est une mobilisation importante. Cela ne sert à rien d’être dans un déni », commente Olivier Dussopt, invité des 4 Vérités, mercredi 01 février 2023, sur France 2. « Cela doit nous amener à continuer à expliquer, à essayer de convaincre et à le faire avec humilité car on parle d’un sujet qui est toujours compliqué. (…) Nous savons que c’est difficile », admet le ministre du travail, du plein emploi et de l’insertion. « La réforme des retraites suscite des interrogations et des doutes. Nous les entendons », a affirmé la Première ministre, Elisabeth Borne, dans la foulée de la manifestation. Néanmoins, le ministre du travail l’assure : le mouvement ne fera pas vaciller le gouvernement. « Cette réforme est nécessaire car le système ne tient pas, il est en déficit. Ce déficit va en s’aggravant », estime-t-il. Deux nouvelles journées de mobilisation sont déjà prévues les 7 et 11 février. « Il faut durcir le ton », a assuré Philippe Martinez, le 31 janvier, depuis la place d'Italie d'où est parti le cortège parisien. Une marge de négociation est-elle encore possible ? « C’est le temps du débat parlementaire. Il a évidemment vocation à améliorer les choses. À condition que le débat soit fait sereinement. Quand il y a des milliers d’amendements répétitifs ce n’est pas un débat », explique Olivier Dussopt. Sur l’emploi des séniors, le ministre espère que le sujet devienne l’objet d’un dialogue social. Parmi les principaux points d’achoppement, l’allongement de l’âge légal du départ à la retraite à 64 ans. Sur ce point, le gouvernement se montre ferme. « Si on ne va pas à 64 ans d’ici 2030, on n’arrivera pas à l’équilibre, et ça, ce n’est pas négociable », affirme le ministre.
Autre dossier chaud : l’immigration
Ce mercredi 01 février, le projet de loi sur l’immigration doit être présenté en Conseil des ministres. Il propose notamment la création d’un titre de séjour dans les « métiers en tension », destiné aux travailleurs en situation irrégulière. Pour rassurer la droite, qui craint un « appel d’air », le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a évoqué la possibilité d’instaurer un quota. « C’est une thèse que je ne partage pas. Le débat va s’ouvrir, ce n’est pas dans le texte que nous allons présenter mais nous serons à l’écoute des parlementaires », affirme Olivier Dussopt.