Le gouvernement a fait adopter jeudi 7 juillet 2022 en Conseil des ministres son projet de loi sur le pouvoir d’achat pour lutter contre l’inflation. Cela représente une enveloppe budgétaire de 20 milliards d’euros. Le Parti socialiste sera-t-il favorable à cette nouvelle mesure ? « On aurait pu avoir un texte de gain de droit d’achat […] qui permettrait même de préserver le pouvoir d’achat et là on a devant nous un texte qui permet de limiter la perte du pouvoir d’achat » souligne Olivier Faure, invité des 4 vérités vendredi 8 juillet 2002. Le premier secrétaire du PS s’interroge sur la nature du projet de loi. Est-ce un texte de protection pour préserver le pouvoir d’achat où est-ce une mesure de secours pour soutenir les foyers les plus précaires ? « C’est un texte de moindre perte ce qui est déjà mieux que rien mais qui n’est pas suffisant » constate l’élu de gauche qui ouvre la porte des négociations si le gouvernement souhaite obtenir la voix du PS. Revalorisation des retraites et des prestations sociales à hauteur de 4% dès cet été, chèque alimentaire… Toutes ces propositions visent à limiter l’inflation galopante. Sont-elles suffisamment convaincantes aux yeux de l’opposition ? Alors que l’inflation est évaluée aujourd’hui à 5,5% et risque d’augmenter ces prochaines semaines, ce deuxième volet du texte visant les retraites est insuffisant : « On ne protège pas le pouvoir d’achat quand on accepte qu’il diminue chaque semaine » explique Olivier Faure qui pourrait voter contre si cette proposition n’est pas révisée à la hausse. L’ancien président de la Nouvelle Gauche à l’Assemblée nationale interpelle le gouvernement sur mesure majeure que le PS défend depuis la campagne présidentielle à savoir l’augmentation des salaires et du SMIC plafonné à 1500€ de façon à ce que « les Français puissent vivre de leur travail ».
Une indemnité ‘carburant’ va bientôt remplacer la ristourne de 18 centimes à la pompe. Selon Bruno Le Maire, cette mesure cible davantage les gros conducteurs contraints de sillonner les routes pour des raisons professionnelles. « Encore une fois, 100 ou 200 euros par an, est-ce que ça va compenser l’augmentation du prix de l’essence à la pompe ? La réalité c’est que non » déplore l’ex porte-parole du PS qui affirme que toutes les mesures soumises par le gouvernement répondent en urgence mais pas à l’urgence.
Parmi les mesures sur lesquelles peuvent se rejoindre le PS et la majorité présidentielle : la déconjugalisarion de l’allocation adulte handicapé. « C'est une demande que nous formulons depuis plusieurs années et qui, jusqu’ici, a toujours été repoussée par la majorité et par le gouvernement » explique Olivier Faure après des années de négociations pour faire passer cette mesure à l'initiative du PS.
NUPES : motion de censure
Aux côtés de ses partenaires de la NUPES, le Parti Ssocialiste a déposé une motion de censure qui sera discutée lundi 11 juillet 2022 à l’Assemblée nationale. Tous les députés socialistes sont-ils unanimes face à cette décision ? « Tout le monde va la voter parce que nous sommes tous convaincus d’une chose c’est d’abord que nous sommes toutes et tous dans une opposition à un gouvernement qui n’a pas fait la démonstration de sa volonté de compromis » explique Olivier Faure qui aurait voulu être davantage concerté dans le débat. Véritable cheval de bataille de la gauche rassemblée derrière la NUPES, la réforme de retraite à laquelle elle s’oppose fermement. Le PS défend une tout autre approche pour renflouer les caisses de l’État, « sans prendre dans la poche des retraités ou en prélevant cet argent sur les chômeurs et les précaires mais en taxant les grandes fortunes et les grandes entreprises ».
Sophie de Ravinel a affirmé dans les colonnes du Figaro que le Parti socialiste allait créer à son tour et en son nom sain sa propre Commission spécialisée sur les violences sexuelles et sexistes. En réalité, ce dispositif a été mis en place durant les municipales pour sanctionner des candidats en tête de liste, sur la base de témoignages. Aujourd’hui, cette commission se formalise davantage au moment même où le gouvernement Borne est assailli par la polémique après l’affaire Abad. « Il s’agit de prendre nos précautions. Dans l’attente d’un jugement, le mieux c’est de faire en sorte que cette personne-là puisse se défendre et quand elle sera lavée de tout soupçon revenir mais on ne peut pas prendre la responsabilité de ne plus écouter les femmes comme ça a été le cas pendant des millénaires » poursuit notre invité.