Le divorce est-il acté avec Jean-Luc Mélenchon ? La rupture se précise en tout cas, et un moratoire a été posé par le Parti socialiste sur la question de sa participation aux travaux de l'intergroupe de la Nupes à l'Assemblée nationale. « Moi je ne veux pas être comptable de ce que dit Jean-Luc Mélenchon. (…) Nous ne sommes pas dans une situation qui est de nature à faire repartir la Nupes dans de bonnes conditions », argue le premier secrétaire du Parti socialiste, invité des 4V. Olivier Faure reste en faveur du rassemblement de la gauche et des écologistes, mais « pas à n’importe quelle condition ».
Les européennes auront lieu en juin 2024. Olivier Faure et son parti seraient-ils prêts à s’allier à d’autres partis, par exemple à Place publique, celui de Raphaël Glucksmann ? « Pour l’instant, la question est de savoir ce que nous portons ». En l’occurrence, l’Europe a un message de paix à faire passer, elle doit chercher à obtenir un cessez-le-feu et amener une discussion sur la création de deux États, Israël et Palestine.
La loi immigration arrive la semaine prochaine au parlement et au Sénat. Olivier Faure craint que certains partis ne l’utilisent pour en faire une « loi ségrégation ». Par ailleurs, 20 nouvelles lois sur le sujet sont à compter depuis les dernières années. Plutôt que d’en ajouter une, il faudrait par exemple songer à régulariser les travailleurs étrangers qui ne le sont pas et se trouvent actuellement dans une situation de « non droit alors qu’ils participent à la richesse de notre pays ». Si le gouvernement vote cette loi, la droite menace de poser une motion de censure. Ce n’est en revanche pas l’intention de Olivier Faure et de son parti, qui, à la vue du nombre de 49.3 dégainés par le gouvernement depuis le début de la prise de pouvoir de En marche !, 15 au total, comprend malgré tout. « C’est un gouvernement qui avance en marche forcée depuis le début (…) avec une démocratie qui est malade d’un gouvernement qui a refusé toute forme de débat ».
Olivier Faure s’exprime sur l’interdiction de manifester
Concernant l’intervention terrestre déclenchée lundi 30 octobre 2023 par Israël au Hamas, faut-il à tout prix essayer de négocier pour tenter de sauver la vie des otages ? « Là aussi, il y a une forme d’hypocrisie », juge l’homme politique. Les personnes avec qui les négociations devraient avoir lieu ne se trouvent pas dans la bande de Gaza, mais à Téhéran, à Doha, en Iran ou au Qatar. Qui croit aujourd’hui que le Hamas va disparaître par un bombardement sur la bande de Gaza ? Le député de la onzième circonscription de Seine-et-Marne pense qu’il faut mener des discussions pour faire revenir toutes celles et ceux qui sont kidnappés par les organisations terroristes, en gardant toujours à l’esprit la détresse des familles de ceux qui sont retenus dans les geôles. L’homme de gauche a par ailleurs du mal à comprendre l’interdiction des rassemblements en soutien à la Palestine en France. « On ne peut pas interdire les manifestations. C’est un droit constitutionnel. (…) Nous sommes une des rares démocraties au monde à refuser ce droit de manifester. »
Autre sujet, l’IVG va bientôt être inscrit dans la constitution comme un droit irréversible. Olivier Faure dit « pouvoir voter ce texte » en fonction de la manière dont il sera proposé. Il vérifiera particulièrement si n’entrent pas dans ledit texte « d’autres manœuvres » dont le gouvernement est « coutumier ». Dans tous les cas, sur la question stricte de l’IVG, les membres du parti socialistes sont d’accord, et son secrétaire rappelle qu’il s’agit d’une victoire pour les féministes.