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Hier, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont qualifiés pour le second tour. Un scénario quasi identique à l’élection de 2017, si ce n’est que l’héritière du Rassemblement national est parvenue à gagner quelques voix dans le suffrage, au coude à coude avec le président sortant. Pour le chef de file LREM, cette première victoire résonne en demi-teinte. Olivier Véran, invité des 4 vérités ce lundi 11 avril 2022 constate « qu’il y a un vote important qui s’est tourné vers les partis d’extrême » pour exprimer une inquiétude dans un contexte de crise absolue. Le mouvement des Gilets jaunes, la crise Covid et plus récemment la guerre aux frontières de l’Europe ont alimenté la défiance à l’égard de la « macronie » en tête des suffrages au premier tour. « Nous nous attaquons aux racines de cette peur, d’abord celle du déclassement du pays en travaillant sur la souveraineté industrielle, militaire et culturelle, en augmentant le pouvoir d’achat des Français et en augmentant le niveau des retraites indexé sur l’inflation dès cet été » explique le ministre de la Santé et des Solidarités qui promeut un nouveau modèle fondé sur la transition énergétique. Le camp de la colère redistribue les cartes de cette élection et invite à choisir entre le front républicain ou le front anti-Macron. Le débat d’entre deux tours va définitivement asseoir la position des deux candidats qualifiés. Pour Olivier Véran ce sera l’affrontement idéologique de « L’Europe qui protège » contre l’isolement de la France. Notre invité dit défendre la « justice et l’égalité sociale » tandis que Marine Le Pen tente de « prospérer sur la notion de division et de séparation des Français ». 


E.Macron : où sont les réserves de voix ?


Hier soir, les candidats sortants se sont exprimés et ont donné leurs consignes de vote à leurs électeurs. Du côté du groupe LFI porté par Jean-Luc Mélenchon, il faut faire barrage contre l’extrême droite en ne donnant aucune voix à la cheffe du file du RN. De droite comme de gauche, une grande majorité appelle à se rallier au président sortant. Une prise de position encore inaudible pour l’électorat radical qui entend « retraite à 65 ans et conditionnement du RSA à une activité ». Comment les convaincre ? « Je leur dit de regarder l’ensemble du programme […] la première des solidarités, c’est l’emploi. Nous avons réduit le nombre de chômeurs, multiplié par deux le nombre d’apprentis et mené la transformation de l’école pour trouver le chemin vers l’emploi demain » souligne Olivier Véran qui dresse un bilan positif du quinquennat. Parmi les propositions et les mesures susceptibles de parler aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon, notre invité défend « l’idée de solidarité à la source pour mettre fin aux petits scandales sociales ». Pour cela, Emmanuel Macron souhaite simplifier les démarches des prestations sociales (allocation logement, familiale, prime d’activité…) qui concernent 20 millions de Français. 

Avec un taux d’abstention record, le gouvernement Macron doit-il changer son fusil d’épaule et modifier sa façon de présider ? « C’est l’enjeu d’entre deux tours pour motiver les Français à aller voter le 24 avril » et leur donner envie de soutenir le chef de file LREM au-delà du vote sauvetage contre Marine Le Pen. Face à ce détournement des Français de la politique gouvernementale, Emmanuel Macron a annoncé engager plus de concertations démocratiques avec des conventions citoyennes notamment sur la fin de vie. A l’annonce des résultats du premier tour, le président-candidat a déclaré vouloir « inventer quelque chose de nouveau afin de bâtir une action commune », mais de quoi s’agit-il ? « C’est considérer que le dépassement en politique peut se réaliser sous la forme d’un seul groupement politique qui rassemblerait les différentes composantes d’une majorité plurielle qui a montré qu’elles savaient fonctionner ensemble » explique le ministre de la Santé et des solidarités qui n’écarte pas la fin d’En Marche.