Sonnette d’alarme ? Une note diffusée, le 27 août 2022, par le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (Cipdr) - instance rattachée au ministère de l’Intérieur NDLR - accuse la « mouvance islamiste » de remettre en cause « le principe de laïcité à l’école ». Selon ce rapport, des comptes sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter et TikTok, seraient utilisés pour encourager le port des vêtements à connotation religieuse et à prier à l’école. « Depuis un an, le nombre de signalements relatifs à des tenues islamistes augmente. Cela peut être sous-tendu par des agitateurs professionnels qui ne veulent ni de bien à l’école, ni de bien à la République », affirme, mardi 4 octobre 2022, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Pap NDiaye, invité des 4 Vérités, sur France 2. « Nous ne sommes pas naïfs », martèle-t-il, assurant que la loi de 2004, interdisant le port des signes religieux ostensibles à l’école, sera « fermement » appliquée. D’après le ministre, cette amplification est « significative » et s’inscrit dans un « crescendo depuis un an ». Pour l’heure, le nombre de signalements publiés relèverait de « plusieurs centaines de cas ». « Nous encourageons les chefs d’établissements à les faire remonter afin d’avoir une vision aussi objective que possible de la situation », précise le ministre.
Le 16 octobre 2020, le professeur Samuel Paty était décapité à la sortie de son établissement pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves. Les enseignants sont-ils encore menacés de la sorte ? « Il y a quelques cas qui surviennent de temps à autre. Nous prenons les mesures qui s’imposent, pouvant inclure de la protection et des sanctions », assure Pap NDiaye, qui appelle à la vigilance et à la fermeté. Des hommages dans les écoles seront rendus partout en France d’ici mi-octobre.
Éducation : le collège, l’« homme malade du système »
Cela fait plus d’un mois que les élèves ont repris le chemin de l’école, dans un contexte marqué par le manque d’enseignants. Près de 4 000 postes seraient encore inoccupés. « Compte tenu de ces difficultés, la rentrée s’est bien passée. Ce sont des petits blocs d’heures qu’il nous faut combler », précise le ministre. Pour pallier le manque de professeurs, de nombreux contractuels, souvent très peu formés, ont été recrutés. Le ministre veut également s'attaquer au collège, « l’homme malade du système », selon ses mots. « Le collège nous préoccupe dans la mesure où le nombre d’élèves en difficulté a cru de 10% ces dernières années. Les résultats en mathématiques et langues vivantes ne sont pas à la hauteur. C’est un peu le maillon faible dans la chaîne éducative », confirme-t-il, assurant que cela passera dans un premier temps par la réforme de la classe de sixième.
Alors que le budget 2023 a été présenté, lundi 26 septembre en Conseil des ministres, et que les négociations sur la revalorisation des salaires viennent de débuter, le ministre promet une augmentation des salaires pour les professeurs en première partie de carrière. « Nous faisons des efforts avec des augmentations pouvant aller jusqu’à 10%, à quoi peuvent s’ajouter des augmentations liées à de nouvelles missions que nous allons proposer à des professeurs volontaires », précise-t-il.