Emmanuel Macron espère encore « une alliance » avec le parti Les Républicains. Un sentiment notamment ravivé par l’abstention de la droite lors du vote des motions de censure déposées par l’extrême droite et la Nupes. Ils ont « envoyé un message clair », a déclaré le chef de l’État lors de son entretien accordé à France 2, mercredi 26 octobre. Néanmoins, pour l’heure, la droite réfute toute possibilité d’alliance gouvernementale. « Nous, Les Républicains, nous avons toujours fait le choix du pays. (…) Je veux bien que l’on parle d’alliance, mais il y a un premier pas à faire, c’est de reconnaître que nous avons de bons projets », commente Philippe Juvin, membre Les Républicains de la commission des affaires sociales, invité des 4 vérités, lundi 31 octobre sur France 2. « S’il s’agit de changer politique, chiche ! Mais sinon, nous ne sommes pas des supplétifs », précise le député des Hauts-de-Seine, qui déplore un manque de « logique et d’ouverture », de la majorité parlementaire.
Alors que le gouvernement s’apprête à dégainer, une nouvelle fois, l’article 49.3, pour voter l’ensemble du projet de loi de finances, Les Républicains ne veulent pas « faire tomber le gouvernement ». « Nous ne voterons pas de motion de censure », assure fermement Philippe Juvin. « Nous ne voulons pas ajouter de l’instabilité gouvernementale à une instabilité générale déjà présente dans le pays », ajoute-t-il.
Dans un entretien accordé au Journal du dimanche, le 30 octobre, le président du groupe LR au Sénat et candidat à la présidence du groupe LR, Bruno Retailleau a estimé « la marque » de son parti était « morte ». « Ce qui est certain, c’est que depuis dix ans, nous perdons la totalité des élections nationales. Évidemment, nous ne sommes pas en bonne santé. Mais le sujet n’est pas la marque, mais plutôt ce que nous proposons », réagit Philippe Juvin. Selon lui, Les Républicains « ont cessé de réfléchir » et « ne sont pas capables de donner une réponse structurée » à l’évolution de la société. Les 3 et 4 décembre prochains, les militants LR votent pour élire leur nouveau chef entre Éric Ciotti, Bruno Retailleau et Aurélien Pradié.
Affaire Agnès Buzyn : « C’est normal qu’elle se défende »
D’ici début décembre, le gouvernement doit également engager les débats sur la question de la fin de vie. Sur le sujet du droit à l’euthanasie, les oppositions se font d'ores et déjà entendre. « C’est très complexe et il faut un débat apaisé. Il ne faut pas que les jeux soient faits avant », avertit Philippe Juvin, assurant qu’il n’y a pas de « non par principe ».
Mise en examen pour la gestion de la crise du Covid-19, l’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn contre-attaque, déclarant qu’elle aurait averti Emmanuel Macron à plusieurs reprises, dès le 11 janvier 2020. « J’ai toujours été sévère vis-à-vis de la gestion de crise par le gouvernement. Le ministre doit rendre des comptes. Toutefois, ce n’est pas possible que, pendant une crise, des ministres puissent être perquisitionnés chez eux, à sept heures du matin. (…) En cela, je comprends Agnès Buzyn et c’est normal qu’elle se défende », conclut Philippe Juvin.