Après avoir envisagé de présenter la réforme dès le mois de septembre, dans le cadre du projet de financement de la sécurité sociale (PLFSS), Emmanuel Macron a finalement décidé d’attendre début 2023. Mercredi 28 septembre dans la soirée, le chef de l’État a rassemblé les poids lourds de la majorité, notamment la Première ministre, Élisabeth Borne, François Bayrou ou encore Edouard Philippe, afin de clarifier la situation.
Allongement de l’âge légal du départ, pénibilité, pension minimum… Pour l’heure, rien n’est tranché, mais l’enjeu est clair : définir une méthode et un calendrier. « Il y a beaucoup de discussions pour finalement faire une réforme qui consiste à faire travailler plus longtemps la population de ce pays », réagit Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, invité des 4 Vérités, jeudi 29 septembre 2022, sur France 2. Selon lui : « le fond n’a pas changé ». « On peut toujours discuter, mais si le gouvernement n’est pas capable de prendre en compte ce qui se dit de la part des syndicats, on tombe dans un dialogue de sourds », précise-t-il. Désireux d’en savoir plus sur le mode d’opération du gouvernement, Philippe Martinez l’assure : « tous les syndicats en France sont opposés à un départ à la retraite à 64 et 65 ans ». Selon la Première ministre, des discussions sur la pénibilité du travail sont également prévues.
Philippe Martinez : « des emplois dignes pour la jeunesse »
Dans un climat social tendu et face à l’inflation, la CGT et l'Union syndicale Solidaires appellent à la grève générale, jeudi 29 septembre. En cause ? Réclamer une hausse des salaires. « On veut gagner les choses. Il faut que les salaires augmentent, que les conditions de travail s’améliorent, il faut offrir des emplois dignes dans les entreprises pour la jeunesse », commente le responsable syndical qui souhaite qu’il y ait de la continuité dans ce mouvement. « Il faut trouver des formes d’actions pour montrer son mécontentement », précise-t-il. Pour contenir la flambée des prix, notamment sur l’énergie, le gouvernement a mis en place un bouclier tarifaire pour les ménages les plus modestes. « On est plutôt sur le plancher que sur le plafond », alerte Philippe Martinez.
A six mois de la fin de son mandat, le leader syndical de 61 ans souhaite à présent prendre du recul avec la vie politique. Il devrait en effet retourner chez son employeur original, Renault. « La CGT n’est pas un vaccin contre la connerie », a-t-il déclaré dans un entretien accordé au journal Libération. « Je rêve que l’adhésion à la CGT, les formations qui s'ensuivent permettent une évolution importante de quelques militants qui sont encore bloqués sur le siècle dernier », ajoute-t-il. Sur son départ ? « C’est naturel de laisser la place à d’autres qui veulent continuer », conclut-il, favorable à la nomination d’une femme à la tête de la CGT.