Alors que le nombre de cas de Covid-19 repart à la hausse en France et en Europe, le Covars, Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires, (qui remplace le conseil scientifique NDLR), réfléchit à des nouvelles mesures sanitaires pour contenir cette vague automnale. « On est dans la phase croissante de la huitième vague, je ne sais pas jusqu’où elle ira », commente la présidente du Covars, la professeure Brigitte Autran, invitée des 4 vérités, jeudi 6 octobre, sur France 2. Elle souhaite néanmoins rassurer : « Il n’y a pas de façon de s’inquiéter de façon majeure », affirme-t-elle. Depuis le 3 octobre, une nouvelle campagne de vaccination a été lancée par le ministère de la Santé. Les personnes de plus de 80 ans, résidents d’Ehpad ou immunodéprimés peuvent ainsi être revaccinés, trois mois après leur dernière injection ou infection. Il faut attendre six mois après la dernière injection, pour les 60 à 79 ans, les personnes avec comorbidité et l’entourage des personnes vulnérables. Trois mois après, si une infection a eu lieu entre-temps. Dans les hôpitaux ? « Il n’y a pas encore d’inquiétude de saturation ». Le comité étudie actuellement la possibilité de rendre à nouveau le masque obligatoire dans certains espaces, « avec différents modèles », notamment dans les établissements scolaires. « On est en train de calculer quels seraient les bénéfices d’un port de masque obligatoire par rapport à un port du masque recommandé. Pour l’instant, on est encore sur le port du masque recommandé », assure Brigitte Autran. Elle exclut un retour aux jauges ou au pass sanitaire. « Ce n’est pas d’actualité ». Elle souhaite avant tout rassurer : « Le virus décroît dans sa gravité, mais pas dans sa capacité d’infecter ». Faut-il craindre une alliance de la grippe et du Covid-19 ? « La grippe va arriver cet hiver. Toute personne éligible doit se faire vacciner », préconise la professeure.
Alors que 21 millions de volailles ont été abattus en raison de la grippe aviaire cet hiver et ce printemps, les éleveurs sont en alerte. « On voit l’hécatombe que provoque la grippe aviaire en France et en Europe. (…) Il faut vraiment avancer vers une stratégie de vaccination », assure Brigitte Autran.
Le « nouveau Conseil scientifique »
Le Covars a été créé en 2022 afin de venir remplacer le Conseil scientifique, créé pendant la crise sanitaire pour accompagner le gouvernement pendant l'épidémie de Covid. « Le Conseil scientifique était focalisé uniquement sur le Covid. Aujourd’hui, les missions sont plus larges puisque ce sont tous les risques infectieux qui peuvent toucher l’homme, en passant par l’animal. Et aussi les risques liés à l’alimentation, la pollution et le changement climatique », explique Brigitte Autran. Un des principaux enjeux ? L’éco-anxiété, notamment chez les jeunes. « Nous y travaillons et il faut que nous travaillions tous sur ces questions-là », affirme-t-elle.