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Bernard Cazeneuve pourrait-il renouveler ses vœux avec Matignon ? Celui qui fut Premier ministre sous le quinquennat Hollande sera reçu ce lundi 2 septembre 2024 par Emmanuel Macron à l’Élysée. En effet, son nom circule parmi les favoris pour occuper à nouveau l’hôtel Matignon. Et ce choix est loin de faire l'unanimité, à commencer par La France Insoumise qui s’y oppose avant même qu’il n’ait pu s’exprimer. Invitée sur le plateau des 4 vérités, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale et députée du Val de Marne justifie ce parti pris radical par « loyauté pour les électeurs du Nouveau Front Populaire ». Alors que Lucie Castets, la candidate soumise par le NFP, a été définitivement exclue des soupirants pour Matignon par le chef d’État, La France Insoumise campe sur ses positions. « Bernard Cazeneuve est opposé au programme du NFP […] si Emmanuel Macron n’a pas élu Lucie Castets qui reste notre candidate, c’est parce qu’il ne voulait pas qu’elle fasse le SMIC à 1600 euros, qu’elle abroge la réforme de la retraite à 64 ans ou encore, motion spéciale pour aujourd’hui, qu’elle fasse l’école réellement gratuite. Donc c’est un problème de programme. Nous censurons tout autre gouvernement qui ne serait pas mené par Lucie Castets », explique notre invitée. De son côté, Bernard Cazeneuve aurait confié pendant l’été qu’il souhaiterait suspendre la réforme des retraites jusqu’à la prochaine élection présidentielle. Cette proposition pourrait-elle adoucir le NFP pour qu’il puisse à leur tour lui donner sa chance ? Pour Mathilde Panot, cela reste nettement insuffisant : « Nous savons ce que fait Monsieur Cazeneuve […], il a été là lorsqu’il y a eu la mort de Rémi Fraisse (manifestement tragiquement tué par un tir l’explosion d’une grenade tirée par un gendarme), lorsqu’il y a eu la répression au moment des mouvements sociaux contre la loi Travail, lorsqu’il y a eu la création du CUCE (impôt compétitivité emploi). Monsieur Cazeneuve appartient à l’ancien monde du Hollandisme dont nous voulons avec le NFP tourner la page », assène la députée. Avec un tiers des députés à l’Assemblée nationale sous la bannière NFP, Mathilde Panot exige du président de la République qu’il respecte ces portées aux urnes. Cette dernière souhaite marquer une rupture avec la politique menée par Emmanuel Macron. 

Au sein de cette nouvelle coalition à gauche, certains socialistes pourraient-ils se ranger du côté Cazeneuve et ainsi planter un coup de canif dans le contrat en ne suivant pas les recommandations de La France Insoumise dans l’hypothèse où elle proposerait une motion de censure ? « Les quatre formations du NFP sont alignées pour dire que nous censurerions tout autre gouvernement que celui de Madame Lucie Castets » affirme notre invitée. Propos confirmés par Olivier Faure, patron du Parti Socialiste, qui soutiendrait uniquement la candidature de Lucie Castets. 

Premier ministre : Nicolas Sarkozy et François Hollande consultés 

Dans cette série de consultations interminables, Emmanuel Macron devrait également recevoir les anciens présidents de la République dans la foulée. François Hollande, Nicolas Sarkozy mais également Xavier Bertrand sont attendus au palais de l’Élysée pour tenter d’éclaircir cette brume politique. Loin de vouloir signer la trêve, Mathilde Panot pointe du doigt l’attitude attentiste d’Emmanuel Macron qui s'obstine depuis maintenant 48 jours de prolonger le gouvernement démissionnaire en refusant de reconnaître le résultat des législatives anticipées. Une situation jamais vue sous la IVe et la Ve République. « Je le dis maintenant, ça suffit. Nous sommes républicains, nous sommes démocrates et nous demandons à ce qu’on respecte le résultat des urnes », martèle notre invitée qui invite les Français descendre dans les rues pour manifester au nom de la démocratie ce samedi 7 septembre 2024. 

Parmi les ripostes politiques suite à la décision d’Emmanuel Macron, le Nouveau Front Populaire organise une mobilisation le week-end prochain mais planche également sur une procédure de destitution pour manquement grave aux devoirs du chef d’État. Un projet qui n’a concrètement aucune chance d’être adopté puisqu’il faudrait que 2/3 de l’Assemblée suivent ce mouvement. Pour Mathilde Panot, tout est encore possible : « Les macronistes représentent moins d’un tiers de l’hémicycle […] pourquoi nous faisons cela ? D’abord, parce que nous voulons que le chef d’État respecte la volonté populaire […] la deuxième chose c’est que nous voulons rappeler qu’il y a une indépendance du Parlement vis-à-vis du pouvoir exécutif mais aussi singulièrement du président de la République […] cela nous permettrait d’avoir un débat dans l’hémicycle » explique notre invitée. 49% des Français interrogés se disent favorables à cette destitution historique. Bien décidé à faire tomber le gouvernement Macron, La France Insoumise a lancé il y a moins de 48 heures une pétition avec déjà 150 000 signataires. 

En attente de la nomination de celui ou celle qui succédera à Gabriel Attal, le gouvernement démissionnaire gère cette nouvelle rentrée scolaire. 12 millions d’élèves vont rejoindre aujourd’hui les bancs de l’école, dans les meilleures conditions, comme l’assure l’exécutif. Une affirmation inaudible pour Mathilde Panot, très pessimiste quant à cette rentrée houleuse « Les syndicats des enseignants indiquent qu’il n’y aura pas un professeur devant chaque classe, ce qui est d’une indignité absolue pour la 7e puissance économique au monde » fustige notre invitée qui en profite pour glisser un mot sur la situation des enfants en situation de handicap, sans solution de scolarisation, faute d’accompagnants.