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41 : c’est le nombre de jours sans résident à Matignon. En effet, Emmanuel Macron tarde à prendre une décision pour désigner le successeur de Gabriel Attal. Tous les Français sont suspendus aux lèvres du chef d’État, qui prend la température à droite comme à gauche et qui poursuit sa tournée de consultation avant de nommer celle ou celui qui prendra les rênes de Matignon. Ce lundi 26 août 2024, en marge des rencontres annuelles du Medef, Emmanuel Macron recevra Marine Le Pen et Jordan Bardella dans le cadre de ces consultations. Parmi les grandes figures du Rassemblement National, Sébastien Chenu, député du Nord et vice-président du RN, s’impatiente. « Le président de la République plonge notre pays dans une crise politique après l’avoir plongé dans une crise économique, sociale et sécuritaire. Il a réussi le tour de force de manœuvrer politiquement et de faire en sorte que la France soit bloquée » argue notre invité. Conséquences de cette série de consultations sans fin ? « La légitimation d’une extrême-gauche antisémite et communautarisme », relançant ainsi les tensions entre deux partis aux extrêmes sur l’échiquier politique. Il y a donc urgence, selon lui, à nommer un Premier ministre. Mais pour quel programme ? C’est toute la question qui se pose aux Français suite aux résultats morcelés des législatives qui donnent l’avantage toute relative à la gauche. Si Emmanuel Macron a définitivement fermé les portes de Matignon au Rassemblement National en déclarant clairement qu’aucun membre du parti n’était sur sa short list malgré les 126 députés élus dans l’hémicycle, quel rôle peut encore jouer le camp de Marine Le Pen ? « On ne peut pas faire de figuration lorsqu’on est le premier groupe à l’Assemblée nationale. Nous sommes la première opposition […] personne n’est majoritaire à l’Assemblée nationale […] c’est l’intérêt des Français qui va nous guider » nuance Sébastien Chenu. 


Matignon : Un gouvernement NFP sans LFI


Durant la bataille pour accéder à Matignon, Jean-Luc Mélenchon a mis une proposition sur la table ce week-end avec un gouvernement 100% Nouveau Front Populaire sans ministre de La France Insoumise. Ce qui ne semble pas séduire davantage leurs adversaires RN à l’instar de Sébastien Chenu qui compte bien user de son droit de censure. « C’est un tour de passe-passe. On a bien dit qu’on censurera tout gouvernement issu du NFP mais surtout qui applique le programme du NFP » affirme notre invité. Totalement opposé au programme défendu par le NFP, c’est surtout les 150 milliards que veulent engager la gauche qui fait grincer des dents le député du Nord. « C’est une catastrophe pour le pays. Les propositions en matière de sécurité et d’immigration sont catastrophiques » poursuit-il. 

Dans l’attente d’une décision ferme du président de la République, ce dernier insiste sur l'importance de nommer un chef de gouvernement qui reflète les préoccupations des Français et qui soit capable de répondre aux défis actuels. Il a souligné que le Rassemblement National est prêt à travailler avec un Premier ministre qui prendrait en compte les priorités de son parti, notamment en matière de sécurité, d'immigration et de pouvoir d'achat. Le vice-président du RN met  également en garde contre la nomination d'une personnalité issue du "système", appelant à un renouvellement politique véritable pour répondre aux attentes des citoyens. Conséquences des consultations sans fin ? « La légitimation d’une extrême-gauche antisémite et communautarisme » qui crise davantage à droite de l’échiquier politique. 


La Grande Motte : le fléau de l’antisémitisme


La station balnéaire de La Grande-Motte, située dans l'Hérault, a été le théâtre d'un attentat tragique ce week-end, plongeant la région et toute la France dans l'émoi. L'attaque, survenue en pleine saison touristique, a ciblé la synagogue. Le parquet national antiterroriste a ouvert une enquête pour « tentative d’assassinats en lien avec une entreprise terroriste ». Le ministre de l'Intérieur a réagi en annonçant un renforcement des mesures de sécurité sur l'ensemble du territoire, notamment dans les lieux touristiques particulièrement vulnérables en période estivale. Il a également salué le travail des forces de l'ordre, dont la réaction rapide a permis d'éviter un bilan encore plus lourd.

Le président de la République, Emmanuel Macron, a, quant à lui, exprimé son soutien aux victimes et à leurs familles dans un message publié sur les réseaux sociaux, déclarant : « La France ne cédera jamais face à la barbarie. » Un hommage national est prévu dans les prochains jours pour honorer la mémoire des victimes de cet acte odieux. Ce qui reste nettement insuffisant au regard de Sébastien Chenu : « Il y a une forme de complaisance avec laquelle il faut arrêter. Quand on laisse parler des hommes et des femmes politiques avoir des discours antisémites, il faut les mettre au banc du système politique. On ne peut pas accepter de voir la macronie se désister pour faire élire des gens pareils » fustige notre invité. 

Cet attentat relance une nouvelle fois le débat sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme en France, premier cheval de bataille du RN qui compte serrer la vis sur ces questions.