C’est une élection présidentielle sous haute de tension… En Russie, les débuts du scrutin, voué à réélire Vladimir Poutine victorieux, sont chaotiques, perturbés par plusieurs manifestations isolées. Au moins treize personnes ont d'ores et déjà été arrêtées pour des dégradations dans des bureaux de vote. Si ces émeutes ont pris par surprise le Kremlin, aucun suspens concernant l’issue de cette élection. Le chef du Kremlin en exercice depuis 2000 va décrocher un nouveau mandat. « C’est un scrutin particulièrement sous contrôle avec une répression des adversaires et des opposants politiques avant l’élection. C’est ce qui se passe souvent dans les démocraties autoritaires […] ce n’est pas une dictature puisqu’il y a des élections » défend timidement Sébastien Chenu, invité des 4 vérités ce samedi 16 mars 2024. Selon les statistiques officielles, Vladimir continue largement de séduire politiquement. Près de 70% de la population serait favorable à sa réélection et soutient sa législature bien qu’il n’ait pas réussi à redresser l'économie du pays comme il l’avait promis. Face à l’emprise qu’il exerce sur les citoyens, certains n’hésitent pas à employer le terme de dictateur. Et l’affaire Alexeï Navalny n’est pas là pour redorer son blason. Cet avocat russe, ennemi public numéro un du gouvernement, s’est éteint à l’âge de 47 ans, dans une prison de l’Arctique dans des conditions extrêmement mystérieuses. En effet, Vladimir Poutine affiche tolérance zéro en ce qui concerne ses détracteurs. Pour le vice-président du Rassemblement National, il faut être vigilant, ne considérant pas le chef du Kremlin comme un dictateur au sens propre. « Il faut faire attention parce qu'au-delà de Vladimir Poutine pour lequel on ne peut nourrir aucune sympathie, derrière un jour, il faudra bien reparler à la Russie. Aujourd’hui, c’est une démocratie autoritaire » tempère notre invité qui ne souhaite pas invectiver outre mesure l’occupant du palais. En cas de victoire de Vladimir Poutine (un scénario certain) ce dernier appelle à adopter la même attitude que Charles Michel, président du Conseil européen, qui a déjà salué ironiquement la réélection du chef du Kremlin. « On continuera à avoir des relations avec la Russie. Demain avec d’autres dirigeants russes il y aura un après Poutine. Espérons que ce soit le plus tôt possible » si tant est qu’ils soient plus démocrates que leur prédécesseur.
Guerre en Ukraine : quelle issue ?
Parmi ceux qui tiennent tête au Président russe, Emmanuel Macron s’est récemment attiré les foudres de son homologue. Ce dernier n’a pas exclu l'idée d'envoyer des troupes sur le sol ukrainien pour renforcer les effectifs sur le front depuis maintenant deux ans. Au sujet de la guerre en Ukraine, le locataire de l’Élysée a délibérément accusé le Rassemblement National d’avoir « fait le choix de la défaite » en s’abstenant lors du vote au Parlement sur l’accord bilatéral de sécurité avec l’Ukraine, au même titre que La France Insoumise qui a voté contre. « La guerre n’est pas un horizon pour nous. Et pour Emmanuel Macron, président inquiétant les Français, la guerre est un horizon comme se lever d’une chaise peut en être un. Je pense que cette désinvolture avec laquelle Emmanuel Macron gère le pays, cette façon d’inquiéter les Français, cette incapacité aussi à voir une ligne qui ne soit pas celle d’un zig-zag permanent que ce soit en politique intérieure ou extérieure est inquiétante » fustige Sébastien Chenu. Ce dernier accuse le chef d’État d’utiliser ce conflit « comme un enjeu électoral pour les élections européennes » et de servir sur un plateau des cartouches à Vladimir Poutine « en montrant qu’il y avait des distorsions européennes » sur le sujet. De passage à Berlin ce vendredi 15 mars 2024, Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz ont, contre toute attente, affiché un front commun en passant sous silence leurs désaccords sur l’aide militaire à l’Ukraine.
Cette semaine, 800 sites administratifs ont été attaqués et visés par une cyber-attaque d’une ampleur inédite. Le ministre de la Fonction Publique pointe du doigt des hackers pro russes. « Il faut s’en prémunir mais si l’idée c’est d’aller vers une escalade vers la guerre, j’aimerais qu’il prenne des initiatives de paix » explique le député. Pour cela, « il faudrait que la France soit un pouvoir de médiation comme elle l’a souvent été dans les conflits internationaux et qu’elle amène les deux partis autour d’une table […] On peut favoriser les capacités de ces négociations », propose notre invité. Au lieu de ça, « Emmanuel Macron préfère jouer les chefs de guerre, utiliser ça en politique intérieure pour agiter les peurs. C’est un président qui nous affaiblit et qui met en danger la France » argue le vice-président du Rassemblement National.
Européenne : un scrutin décisif
Tête de liste du Rassemblement National aux européennes, Jordan Bardella promet déjà qu’il appellera une dissolution le soir des élections si le RN arrive en tête. Un message politique particulièrement fort adressé à Emmanuel Macron. Dans la course aux européennes, un sondage révélé par plusieurs journaux indiquait que les Républicains avaient commandé en secret une enquête à l’institut Ipsos qui donnerait une majorité absolue au RN à l’Assemblée nationale. « Je reste très prudent […] nous considérons qu’Emmanuel Macron ruine notre pays, l’humilie à l’extérieur. Nous proposons un autre chemin » pondère notre invité qui souhaite « redresser le pays ».
Au cœur de l’actualité, une enquête a été ouverte après un signalement de la Licra dénonçant des publications à caractère racistes visant la chanteuse Aya Nakamura, pressentie pour chanter lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris. Le RN soutient-il le concours de l’interprète de « Djadja » ? « Que ce soit une femme issue de la diversité, je n’ai aucun problème. Je ne suis pas client d’Aya Nakamura, elle n’est pas l’idée que je me fais du talent et de la valorisation de la langue française » explique Sébastien Chenu qui dénonce une « fausse polémique ».