Pour tenter d’endiguer la cinquième vague épidémique qui poursuit sa flambée, le gouvernement a annoncé, lundi 27 janvier 2021, des nouvelles mesures restrictives. Il mise tout sur la vaccination.
En France, environ 5,6 millions de personnes n’auraient pas encore reçu de dose de vaccin, même si les injections progressent lentement. Néanmoins, elles progressent beaucoup moins chez les personnes isolées et donc éloignées d'un médecin : difficulté à se déplacer ou encore manque d'intérêt de se faire vacciner parce qu'ils ne croisent personne. Comment les convaincre ? « Cela fait du chemin. De nombreuses personnes commencent à faire leur première dose. Il n’est jamais trop tard pour commencer son schéma vaccinal. Le temps presse et la vaccination nous permettra d’arriver au bout », a expliqué Prisca Thévenot, porte-parole LREM, invitée sur le plateau des 4 Vérités, mardi 28 décembre, sur France 2. Elle invite les indécis à dialoguer avec les élus locaux et les médecins.
Pour encourager la vaccination, le gouvernement prévoit également de transformer, d’ici le 15 janvier, le passe sanitaire en passe vaccinal. Cette mesure a vivement été fustigée par Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle. « Le Rassemblement national dans son ensemble n’empêche absolument pas de lutter contre cette Covid-19. Depuis le début de la crise sanitaire, ils n’ont eu de cesse de s’opposer à tout et contre tous, allant même jusqu’à être complètement incohérents », a rétorqué la porte-parole. D’ici la fin de la semaine, le gouvernement devrait également préciser des nouvelles modalités pour l’isolement, notamment pour les cas contact au variant Omicron, afin d’alléger les nombreux arrêts maladie. « Le nombre de cas positifs et de cas contacts peut littéralement tout faire basculer dans l’organisation de l’économie. Élisabeth Borne doit réunir les partenaires sociaux pour mettre en place un plan de continuité de l’économie, mais aussi le télétravail, trois ou quatre jours par semaine », a précisé Prisca Thévenot.
Jauges : des règles communes à appliquer pour les meetings politiques
Pour l’heure, un couvre-feu pour la Saint-Sylvestre, une fermeture des bars ou encore le report de la rentrée scolaire ne sont pas envisagés. En revanche, à partir du 3 janvier, dans les restaurants ou dans les bars, toute consommation devra se faire assise, uniquement. Autre modalité annoncée : l’interdiction de manger ou boire dans les transports, « y compris sur de longues distances », a précisé le Premier ministre, Jean Castex. « Il y a des endroits où nous devons être d’autant plus vigilants, car ce sont des lieux où il y a du brassage de population et donc à haut risque de contamination. Nous ne devons plus rien tolérer qui pourrait mettre à mal l’ensemble des efforts qui ont été faits », a alerté Prisca Thévenot, qui appelle au pragmatisme à la mesure.
Autre mesure annoncée, le retour des jauges. Dans les grands rassemblements culturels ou sportifs, 2 000 personnes seront autorisées en intérieur, 5 000 en extérieur. Seule catégorie d’événements exemptée : les meetings politiques. Cette annonce a vivement été ironisée sur les réseaux sociaux, notamment par les artistes Julien Dorée ou Eddy de Pretto. « Le Conseil constitutionnel empêche la mise en place de jauges pour les réunions politiques. Pour autant, les politiques peuvent mettre en place des jauges pour leurs propres événements. C’est ce que va faire La République en marche, qui va s’imposer des jauges. Le ministre de l'Intérieur est en train de réfléchir à des règles communes à appliquer », a-t-elle conclu.