Près d’une semaine après l’attaque de missiles et de drônes de Téhéran sur Israël, dans la nuit du 18 au 19 avril 2024, l’Etat hébreu aurait riposté en frappant des cibles iraniennes sur son territoire. L’escalade n’a jamais été aussi proche. « C’est l’escalade que l’on craignait. Un risque d’embrasement de la région. De riposte en riposte, de réplique en réplique. Le rôle de la France et de l’UE devraient être à la désescalade », réagit Manon Aubry, invitée des 4 Vérités, ce vendredi 19 avril 2024, sur France 2. Alors que les États-Unis, allié historique d'Israël, ont appelé à ne pas répliquer, peut-on parler de légitime défense ? « L’Iran a été attaquée car son consulat a été attaqué par Israël. Vous voyez le risque 'œil pour œil, dent pour dent'. Jusqu’où ça va aller ? Quelle est la finalité ? », souligne la tête de liste La France Insoumise aux élections européennes, qui appelle à « garder son sang froid ». « Il faut que l’ensemble des diplomaties internationales oeuvrent à la désescalade, à trouver une issue pacifique dans la région et à résoudre le conflit israélo-palestinien, et mettre fin au carnage en cours dans la bande de Gaza », lance la candidate. En France, un député Renaissance a déposé à l’Assemblée nationale, une proposition de loi visant à condamner l’oppression des femmes iraniennes et a appelé à inscrire « Les Gardiens de la révolution iranienne » sur la liste des organisations terroristes de la France et de l'Union européenne. « Je n’ai aucune sympathie pour le régime iranien. On l’a sans cesse dénoncé, critiqué. Ce n’est absolument pas un régime démocratique, il torture les opposants. Mais je pense que la priorité de la France devrait être d'œuvrer à la desescalade », estime Manon Aubry.
À Lille, jeudi 18 avril 2024, Jean-Luc Mélenchon a finalement réussi à tenir un meeting sur une place. Et ce, malgré l’interdiction de l'université de Lille dans laquelle la conférence sur la Palestine devait initialement se tenir, puis par celle de la préfecture du Nord, qui invoquait un risque de «trouble à l'ordre public». Parmi les principaux motifs ? Le logo de l'association étudiante organisatrice, «Libre Palestine», montrant une carte d’Israël colorée en rouge sur fond vert, entourée par la Cisjordanie et la bande de Gaza. « Je ne sais pas si on mesure le seuil qui vient d’être franchi. L’opposition ne peut pas organiser de meeting, qui plus est en période de campagne électorale. […] Il est interdit de parler de la Palestine dans notre pays ? Suffit-il de menacer des événements politiques pour obtenir leur interdiction ? », souligne Manon Aubry, qui en appelle à la responsabilité du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. « Peu importe que vous soyez d’accord avec moi. Je défendrai toujours la liberté de ne pas être d’accord. Mais là, tous les démocrates de ce pays doivent se réveiller ».
Européennes : Glucksmann, l’adversaire ?
À moins de deux mois du scrutin des élections européennes, le Rassemblement national, porté par Jordan Bardella, caracole toujours en tête des sondages. À gauche, Raphaël Glucksmann semble devenir l’épine dans le pied de La France Insoumise. « Mon premier adversaire c’est d’abord l’extrême droite. C’est la raison pour laquelle je me bats pour le programme de la Nupes », affirme Manon Aubry. « Raphaël Glucksmann, c’est la carte François Hollande et toute la sphère du hollandisme. Ce n’est pas la mienne. Je ne souhaite pas renouveler l’échec de François Hollande ».