De violentes émeutes urbaines ont lieu depuis plusieurs jours en Nouvelle-Calédonie. Mardi 14 avril, depuis 18h, la ville de Nouméa est même sous couvre-feu. La cause de cet embrasement ? Une potentielle loi qui permettrait d’élargir à 250.000 personnes le corps électoral, ce qui n’est pas du goût des Kanaks, peuple autochtone mélanésien français qui craint d’être ainsi marginalisé. À la vue de cette flambée de violences, Olivier Faure, député et premier secrétaire du Parti sociale, a demandé le retrait pur et simple de ce projet de texte. Invité des 4 vérités, il parle d’un problème larvé, « né par la [mauvaise] gestion du gouvernement », lequel a voulu « passer en force » sur un projet qui n’était pas, historiquement, adopté par la Nouvelle-Calédonie. En témoignent, selon lui, les accords de Matignon et ceux d’autodétermination, en 1988, pendant lesquels Michel Rocard avait « bien compris », selon l’homme politique, l’importance d’un dialogue avec l’archipel. Aujourd’hui, prône Olivier Faure, il faudrait envisager la possibilité de « renouer [ce] dialogue » avec des référendums réalisés dans des « conditions acceptables. » Le dernier, rappelle-t-il, avait été effectué dans une période post-Covid. La participation avait été très faible, les indépendantistes ayant refusé d’y participer.
Olivier Faure appelle au déplacement de Gérald Darmanin en Nouvelle-Calédonie
À l’heure de cet embrasement dans le territoire français de Pacifique du Sud, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, pointe le CCAT, Cellule de coordination des actions sur le terrain, de l’archipel. « J’ai assigné à résidence un certain nombre de leurs dirigeants et je continuerai à le faire, l’état d’urgence me le permet », a-t-il déclaré, jeudi 16 mai, considérant ouvertement le mouvement comme « une entité mafieuse, violente ». Pour Olivier Faure, s’il faut certes revenir rapidement au calme, l’important n’est pas seulement « d’avoir des mesures d’ordre » mais bien de garantir une paix durable. « Le problème, c’est qu’avec ce gouvernement, l’autorité est surjouée mais la capacité à engager un dialogue fécond ne suit pas », dénonce-t-il, appelant au déplacement de Gérald Darmanin sur place. « On ne gère pas la Nouvelle Calédonie en visioconférence ! », martèle-t-il.
En France, la semaine en a également été marquée par l’attaque d’un fourgon pénitentiaire, mardi 14 mai, dans l’Eure. Deux surveillants ont été tués par un commando qui court toujours, et trois autres sont blessés. Le député français, qui s’est rendu récemment dans un centre pénitentiaire, alerte sur la situation catastrophique dans laquelle se trouvent les agents carcéraux. Il appelle à débloquer des moyens supplémentaires, au niveau sécuritaire notamment, pour réarmer et rééquiper ceux qui assurent notre sécurité.