C'est imminent. Le nom du nouveau ou de la nouvelle Première ministre devrait tomber dans les heures qui viennent. Emmanuel Macron a annoncé jeudi 12 décembre 2024 qu'il exprimera son choix pour remplacer Michel Barnier à Matignon le matin du vendredi 13 décembre 2024. Pour Sébastien Chenu, député du Rassemblement national, « il y a une nécessité de nommer un Premier ministre pour construire le budget de la France ». Selon lui, « on est habitués à ce qu'Emmanuel Macron nous dise n'importe quoi », mais la priorité du budget précipite la situation.
Il rappelle qu'il n'y a pas eu de conséquences dramatiques à la censure du gouvernement Barnier. « Il n'y a pas d'effet catastrophique à la censure, mais l'état du pays reste préoccupant », ajoute l'homme politique qui rappelle que les retraités vont voir leur indemnité augmenter début 2025, et que son parti a voté seul l'indexation du barème de l'impôts pour baisser les taux d'intérêts.
Le nom de François Bayrou est en tête de liste pour succéder à Michel Barnier. Pour notre invité, la possibilité de voir le président du MoDem siéger à Matignon n'est pas forcément une mauvaise nouvelle. « On n'a pas de réflexe pavlovien, ce n'est pas une histoire d'homme, c'est une histoire de ligne politique », explique le député du Nord. Il ajoute que si François Bayrou « veut s'attaquer à l'immigration et protéger le pouvoir d'achat des Français », il trouvera avec le Rassemblement national un « partenaire solide ». À l'inverse, « s'il se soumet à l'Union européenne, considère que le pacte d'immigration est intéressant et qu'il faut aller chercher dans la poche des Français pour éponger la dette, il ne pourra pas compter sur [eux ndlr]. »
Vers une démission du Président ?
Sébastien Chenu se montre réservé quant à un appel à la démission présidentielle. Pour lui, c'est à Emmanuel Macron, et à lui seul, qu'incombe cette prise de décision. « Le problème d'Emmanuel Macron, c'est qu'il ne veut pas reconnaître que les Français veulent une autre politique. Il veut un Premier ministre avec qui il peut s’entendre », commence-t-il. Ainsi, il espère que le chef de l’État aura « cette hauteur de vue de ne pas s'accrocher, mais de préserver les intérêts de la France ».
Les seules lignes rouges pour l'extrême droite dans la composition du futur gouvernement, selon notre invité, seraient la présence de membres du Nouveau Front populaire : « s'il y a des gens venus de gauche pour appliquer un programme de gauche, on s'y opposera », précise-t-il. Il estime normal que le président de la République ne se soit pas entretenu avec des forces de l'opposition comme La France Insoumise et le Rassemblement national pour discuter du nouveau Michel Barnier. Par contre, Sébastien Chenu insiste sur l'importance de consulter son parti pour construire un budget, vu qu'il s'agit du premier groupe à l'Assemblée.
Enfin, malgré la tourmente dans laquelle se trouve sa présidente de parti, Marine Le Pen, dans le cadre du procès des assistants parlementaires du FN, notre invité rappelle que la fille de Jean-Marie Le Pen reste leur choix pour une présidentielle : « Elle est celle qui sera notre candidate. Elle est la plus préparée, qui a cette vision qui permettra d'incarner cette politique, et Jordan Bardella sera son bras droit à Matignon », détaille celui qui se réjouit de voir les idées du Rassemblement national les « dépasser individuellement ».