Le parti d’extrême droite et ouvertement islamophobe néerlandais est arrivé en tête aux législatives mercredi 22 novembre 2023. Raphaël Glucksmann, député européen (Place publique), invité des 4 vérités, parle d’un échec face à cette élection, et d’une situation immensément grave en Europe. « Élection après élection, on voit l’extrême droite remporter des succès immenses», alarme-t-il. Dans cette Europe « sous pression », il faudrait retrouver la puissance suffisante pour secourir cette union européenne, « naine géopolitique» en grand péril dans ce contexte de guerre, de racisme et de menaces. D’ailleurs, cette menace qui pèse sur l’Europe est-elle une menace de l’extrême droite, ou globalement une menace des extrêmes ? Interrogé sur Jean-Luc Mélenchon, Raphaël Glucksmann parle en tout cas d’une « dérive totale ». Voilà d’ailleurs pourquoi il était « hors de question » pour lui et son parti de s'unir aux Européennes avec le leader d’extrême gauche. Il ne met pourtant pas un signe égal entre Marine Le Pen et le fondateur de la France Insoumise, car dans le parti de ce dernier se trouvent des personnes avec qui il est "possible de travailler", ce qui n’est pas le cas de celui de la leadeuse d’extrême droite. Après les propos sur le Hamas de Jean-Luc Mélenchon, il faut à tout prix montrer qu’il existe encore une gauche pro-Européenne capable d’agir.
Une liste commune entre le PS et Place Publique aux Européennes ?
Y aura t-il une liste commune entre le PS et Place publique aux législatives ? L’essayiste et homme politique français l’espère et considère que tout porte à être candidat ensemble. Il annonce une campagne déjà lancée. Mais comment donner envie de cette liste très faible au niveau des votes, et qui, finalement, paraît sans audace ? Par exemple, et l’ancien conseiller de Mikheil Saakachvili l’assume, le vote sur les nouvelles règles des emballages qui s’est tenu mercredi 22 novembre à la Commission européenne a été une « calamité », et les ambitions sur les contenus réutilisables proposés par les Eurodéputés ont largement été revues à la baisse, au grand dam des ONG environnementales et à cause, notamment, du lobbying des entreprises. La transition écologique aurait été ratée à 7 voix près. Raphaël Glucksmann s’inquiète que le Green Deal, ensemble d'initiatives politiques proposées par la Commission européenne dans le but primordial de rendre l'Europe climatiquement neutre en 2050, soit laissé de côté. Sera-t-il sacrifié pendant le mandat présidentiel d’Emmanuel Macron ? « Cela dépend de votre vote à chacun d’entre vous ».
Toujours à propos d’écologie, la COP28, qui se tiendra cette année à Dubaï, est organisée par un ensemble de majeures pétrolières. Est-ce une aberration ? « On sait que les COP sont infestées par le lobbyisme, mais il faut quand même y aller », juge l’homme politique. Pourquoi ? Car c’est là qu’on peut « coopérer ». « Par contre, si l’on veut lutter pour la transition écologique, c’est à l’échelle européenne qu’il faut le faire », notamment en empêchant le détricotage de l’ensemble des lois passées pendant ce mandat présidentiel. Le deuxième pan de la transition écologique doit également passer par des investissements dans des usines, avec un retour des politiques industrielles et des retours de contrats en CDI dans ce domaine. Raphaël Glucksmann rappelle ainsi l’enjeu fondamental des élections européennes et celui d’apporter des voix aux socio-démocrates qui vont lutter pour cette transition.
Enfin, à propos du conflit entre Israël et le Hamas, l’homme politique rappelle qu’il faut absolument travailler à l’existence des deux États, avec une vraie perspective politique.