Mardi 10 décembre 2024, le chef de l'Etat a reçu les différents partis politiques à l'Elysée afin de prendre la température quant à la composition du futur gouvernement. Pourtant, deux partis manquaient à l'appel, la France insoumise et le Rassemblement national. Marine Le Pen, Présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale est l'invitée des 4 vérités du mercredi 11 décembre 2024 et revient sur l'actualité politique. La situation est elle entrain de se débloquer ? Un accord pourra-t-il être trouvé sur la composition d'un futur gouvernement ? Pour Marine Le Pen, ces réunions avaient pour seul but de trouver « comment rester sur le cheval » et non de « régler les problèmes des Français ». La présidente du RN s'estime heureuse de ne « pas avoir été invitée » « ne souhaitant pas du tout participer au gouvernement d'Emmanuel Macron ». Aurait elle décliné l'invitation ? C'est ce qu'elle déclare, réaffirmant qu'elle ne « souhaite pas participer à un gouvernement » car elle est « totalement en opposition avec la politique portée par le président de la République ».
En cette période de trouble, comment trouver des compromis pour que les choses avancent ? Les options évoquées afin d'y parvenir ont été la non utilisation du 49-3 et de la censure. Pour notre invitée, s'interdire d'utiliser des mécanismes prévus par la constitution est un « engagement ahurissant ». Elle qualifie ces déclarations de « contournement de la constitution, de rodéo » et fustige l'attitude des représentants de groupe dont l'important est de « rester sur la selle du cheval » à n'importe quel prix.
Marine Le Pen affirme que la situation n'est pas désespérée, « le Premier ministre nommé par le président de la République sait ce qu'il doit faire pour travailler dans des conditions correctes (...) parler avec l'ensemble des forces politiques ». Elle reproche en outre à Michel Barnier de ne pas avoir satisfait à cette condition et espère que le prochain ne fera pas le même écueil.
Marine Le Pen, pas de regret sur la censure ?
Interrogée au sujet de la censure votée en dépit des concessions effectuées par l’ancien Premier ministre, comme le déremboursement des médicaments, elle rétorque qu’elle a préféré « préserver les Français » d’un « budget toxique », « on a fait économiser aux Français 40 milliards d’impôts supplémentaires ». La situation actuelle ne va-t-elle pas entrainer, in fine, une hausse d’impôts pour les Français ? « Avant avril il y aura une nouvelle loi de finances » déclare la présidente du Rassemblement national qui réfute tout catastrophisme et accuse de « mentir » aux Français ceux qui affirment que Français paieront plus d’impôts.
A quelques heures de la nomination d’un nouveau Premier ministre, quel homme politique peut trouver grâce aux yeux du Rassemblement national ? Si Marine Le Pen refuse de répondre directement à la question, elle déclare « que ce n’est pas de (sa) responsabilité de nommer un Premier ministre » mais de celle du président de la République. Pour autant elle souhaite que les « 11 millions d’électeurs du Rassemblement national soient respectés » « à charge pour le président de la République de choisir un Premier ministre qui respecte cette condition qui est essentielle en démocratie ». Elle martèle que son groupe est le « premier groupe à l’Assemblée national » et qu’il faut respecter cette position.
Que penser de la volonté de l’exécutif de « ne plus être dans la main du RN » ? La présidente du Rassemblement national invite les responsables politiques et les commentateurs à la prudence dans leurs analyses. « Le problème de la classe politique française c’est sa déconnexion avec la réalité » affirme-t-elle.