Invité des 4 Vérités, Rodrigo Arenas annonce qu'il a décidé de s’opposer par les actes à la loi immigration de Gérald Darmanin. Concrètement, cela signifie que les communes, départements et collectivités n’appliqueront pas les dispositions de la loi, qu’il l’approuve, et qu’il fera partie de ces opposants. Le député de la France Insoumise et député de Paris stipule que c’est tout à l’honneur de ces collectivités de résister à cette loi. « Des maires la dérogent et payent même des amendes pour ça », précise-t-il. Un dérogement pour prendre soin des habitants qui occupent ces territoires, à l’approche des grands froids, qui ne peuvent pas être rejetés impunément comme le préconise cette loi. Il s’agit, dans ce cas précis, souvent, de municipalités de gauche, mais il existe des cas, dans l’histoire de notre pays, et très récemment aussi, de municipalités de droite qui ont également refusé de se plier à certaines autres lois. L’auteur de l’ouvrage Passeur de monde cite l’exemple de mairies de droite qui refusent de construire des écoles publiques alors qu’elles en ont l’obligation, parce qu’elles souhaitent malgré tout privilégier le privé. « C’est pour faire une résistance par rapport à ses convictions, qu’un maire est élu », rappelle l’homme politique.
Aujourd’hui, certains articles de la loi immigration sont attaqués en droit constitutionnel et même critiqués par le président de la République. Le membre de la France Insoumise confirme donc qu’il est « bien normal d’entrer en résistance et de ne pas être volontaire sur une loi qui prône les discriminations. »
S’agissant de la « victoire idéologique » dont se vante Marine Le Pen à propos de la loi immigration, Emmanuel Macron s’est défendu il y a quelques jours en disant que cette loi répondait à « ce que voulaient les gens ». Quelle était la finalité du texte ? Y a t-il vraiment un problème de flux migratoire qui dérange réellement l’opinion publique ? Selon le député de Paris, des personnes, surtout issues de l’immigration maghrébine, ont été pointées du doigts depuis des années, et c’est avant tout à cause de la création d’un climat de peur que cette opinion de défiance a été créée.
La France Insoumise est en tout cas soudée contre ce texte. Cet accord crée-t-il un rapprochement, une unité retrouvée au sein du parti, après ses dissonances sur la guerre entre Israël et le Hamas et les propos contestés de Jean-Luc Mélenchon au sein même du groupe ? « Les circonstances nous obligent à nous soutenir (…) Notamment face à l'extrême droite et ce qui se passe en ce moment », assure Rodrigo Arenas. Dans son livre Passeur de monde, l’ancien codirecteur d’un syndicat de parents d’élèves propose des solutions concrètes pour le système scolaire. Celles-ci sont un peu à contre-courant des mesures proposées par le ministre de l’Éducation Gabriel Attal. Collège unique, lycée pour tous… Il dit surtout que face aux enjeux écologiques, du numérique, et économiques, il faut arrêter de séparer le travail manuel et intellectuel et préparer les enfants au monde qu’on leur prépare. Il voulait prolonger notamment l’âge de l’école obligatoire de 16 à 18 ans, créant ainsi une sorte de « smic éducatif ». Comparant l’hémicycle à l’Assemblée nationale, et l’attitude irrespectueuse d’Élisabeth Borne dans celui-ci, il parle d’un nécessité de réapprendre le collectif, créant un lieu où l’on peut « précisément vivre ensemble », avec plus de mélange à l’école qu’il n’y a en a aujourd’hui, sans des classes de niveau par exemple, ce que propose pourtant Gabriel Attal. « L’égalité est le pacte républicain », a martelé le député de Paris. Les recettes de son livre seront versées à l’association « Mon cartable connecté », une association qui vient en aide aux enfants malades.