Les troupes russes sont aux portes de Kiev. Les Ukrainiens résistent. À l'entame du sixième jour de conflit, des images satellites montrent, ce mardi 1er mars, qu'un convoi russe s’étirant sur des dizaines de kilomètres, progresse vers la capitale ukrainienne. L’état-major ukrainien redoute un assaut imminent. Situation similaire à Kharkiv, où des tirs russes ont tué plusieurs civils, lundi 28 février. Face à la menace, le président Volodymyr Zelensky demande plus de sanctions de la part de la communauté internationale et notamment de « considérer une fermeture totale du ciel pour les missiles, avions et hélicoptères russes ». « C’est le pire scénario, mais c’est aussi celui qui montre le degré de résistance ukrainienne », a réagi la présidente de la Géorgie, Salomé Zourabichvili, invitée des 4 vérités, mardi 1er mars, sur France 2, exprimant son « admiration à l'égard du président ukrainien « qui mène une extraordinaire campagne diplomatique ». En 2008, ce pays a perdu 20% de son territoire et la Russie reconnaissait officiellement l'indépendance de l'Ossétie du Sud et l’Abkhazie, deux États séparatistes. « Les Russes devraient se souvenir de l’Histoire », a rappelé la cheffe d’État, qui était en déplacement à Paris pour échanger avec le président de la République, sur l'entrée de la Géorgie et la Moldavie dans l'Union européenne.
Autre source d’inquiétude, Vladimir Poutine a annoncé, dimanche 27 février, de mettre en alerte la « force de dissuasion » de l'armée russe, évoquant une menace nucléaire. « C’est de la guerre psychologique. Vladimir Poutine est sans doute plus fort dans l’arme psychologique que dans la conduite de la guerre traditionnelle. Manifestement, tous ses calculs étaient faux. Son calcul le plus faux était la capacité de réaction de l’Union européenne, qui a réagi avec force et unité », a commenté Salomé Zourabichvili. Depuis le conflit qui les a opposées en 2008, la Géorgie et la Russie ont rompu tous leurs liens diplomatiques.
Faut-il négocier ?
Emmanuel Macron a échangé lundi 28 février avec son homologue russe. Un entretien au cours duquel ce dernier s’est engagé à préserver les civils, à la demande du président français. « L’heure est toujours à la discussion. Il ne s’agit pas d’attendre que l’Ukraine soit réduite à néant », a affirmé la présidente géorgienne, qui émet néanmoins des doutes sur les engagements de Vladimir Poutine. À Kiev, des immeubles civils ont été bombardés. « Toutes ces attaques sont en rupture de toutes les règles sur le droit de la guerre. Manifestement, cela ne lui pose aucun problème », a-t-elle précisé. Comment stopper les ambitions belliqueuses de Vladimir Poutine ? Pour Salomé Zourabichvili, seul le président ukrainien Volodymyr Zelensky peut décider de ce « qui est acceptable » pour les intérêts ukrainiens.
Depuis le début du conflit, l’Europe a réagi avec autorité, en déployant des sanctions économiques sans précédent à l’égard de la Russie, mais aussi en finançant l’achat et la livraison d’armes pour aider l’Ukraine à lutter contre l’invasion russe. La présidente géorgienne a salué « l'unité de l'Europe, qui a surpris Vladimir Poutine ». « C’est quelque chose qui va rester. Les dirigeants européens sont plus déterminés que jamais », a-t-elle assuré.
L’UE doit-elle intégrer l’Ukraine ?
Lundi 28 février, depuis son bunker, Volodymyr Zelensky a exhorté l’Union européenne à intégrer « sans délai » son pays. Ce nouveau statut lui permettrait d'assurer sa protection. Si la présidente de l’Union européenne Ursula von der Leyen s’y est montrée favorable, aucun délai n’a encore été indiqué. Depuis plusieurs années, la Géorgie y est également candidate, et espère une adhésion à l'horizon 2024, avec celle de la Moldavie. « Il ne faut pas laisser l'impression qu’il reste des maillons faibles que Vladimir Poutine pourrait utiliser », a conclu la dirigeante, appelant à une véritable unité politique de l’Europe.