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Dans une interview symbolique jeudi 14 juillet, Emmanuel Macron a évoqué à plusieurs reprises le terme de compromis. Des paroles raisonnées à seulement quelques jours de la loi pouvoir d’achat qui sera votée à l’Assemblée nationale et sur laquelle le chef de la majorité présidentielle compte bien mettre tout le monde d’accord. « Il faut que ça aille au bout parce que sur la loi sur le pass sanitaire, on a réussi à faire en sorte que l’article 2 ne passe pas […] le compromis ce n’est pas de perdre mais c’est de travailler sur des arguments de chacun. On est pas dans le bon niveau d’argumentation » souligne Sandrine Rousseau, invitée des 4 vérités ce vendredi 15 juillet 2022. Tandis que le Covid gagne du terrain en France, le président de la République a mis en cause « l’alliance baroque » signée entre la gauche, le Rassemblement national et Les Républicains, tous fermement opposés contre les nouvelles dispositions de lutte contre la propagation du virus. « Ce n’est pas une alliance, ça s’appelle la démocratie » fustige la députée EELV. Pour éviter de paralyser le pays et de poursuivre les réformes, Emmanuel Macron s’est dit prêt à renoncer à la réforme des retraites telle qu’elle est formulée aujourd’hui. Si le chef d’État souhaite engager des négociations et repousser l’entrée en vigueur de cette loi, il ne semble pas vouloir revenir sur l’âge de départ à la retraite, toujours plafonné à 65 ans. Une concession sur laquelle ne transigera pas l’opposition. « Emmanuel Macron n’a pas changé d’un iota sa ligne initiale […] il en appelle aux compromis quand lui-même n’est pas prêt à la faire » assène la finaliste de la primaire écologiste. Aujourd’hui, elle s’active sur le texte du pouvoir d’achat « pour essayer d’obtenir des gains » car à ce stade « aucun des articles issus de la NUPES n’a été accepté ». 


Écologie : un compromis possible entre Emmanuel Macron et EELV ? 


Depuis le début de sa réélection, Emmanuel Macron mise beaucoup sur son combat en faveur de l’urgence climatique. Celui qui avait emprunté l’expression « transition écologique » à Jean-Luc Mélenchon la veille du scrutin, continue de marteler les Français avec un programme centré sur la « sobriété ». Pour le président de la République, la guerre en Ukraine va de facto accélérer la sobriété énergétique, alors que l’on s'approche vers une pénurie de gaz. « Il va falloir qu’on change nos modes de vie et nos modes de consommation, il va falloir diminuer la quantité d’énergie dont nous avons besoin. Après, quand il dit qu’il faut éteindre les lumières à 19h, ce n’est pas ça la sobriété » explique Sandrine Rousseau qui souhaite transformer le secteur industriel avec « un plan de rénovation de ces process énormes et structurant ». 

Canicule, sécheresse… Les effets du dérèglement climatique sont là. Hier, notre invitée à retoqué Christophe Béchu, le nouveau ministre de la Transition Énergétique sur Tweeter : « On rentre dans un épisode de canicule extrêmement intense qui s’ajoute à des mois de sécheresse. On est dans une situation très grave sur le plan de l’environnement avec les feux qui démarrent de partout » alerte l’ancienne porte-parole EELV. Et de poursuivre « Il faut renforcer les moyens des pompiers dans les zones les plus tendues, lutter contre l’isolement des personnes âgées, un plan de protection pour les personnes sans-abris. En fait, un plan canicule comme un plan grand froid l’hiver ». 

Le réchauffement climatique est le résultat en grande partie de l’activité humaine qui émettent du CO2. Un sujet majeur pour répondre à l’urgence environnemental de plus en plus pressante sur lequel Sandrine Rousseau connaît déjà des points de discordes avec la gauche sur la façon de réduire ces émissions. Emmanuel Macron défend de son côté le nucléaire, de même que les socialistes et les communistes. En revanche, La France Insoumise et les écologistes font de la résistance. « La moitié des centrales sont fermées, le nucléaire n’est pas une solution magique […] il faut arrêter le nucléaire et développer les énergies renouvelables avec un plan de sobriété et de changement de nos modes de consommation, nous n’avons pas le choix. Nous sommes à deux doigts d’un effondrement. Le GIEC nous dit que nous avons trois ans pour agir de manière radicale » alerte notre invitée. 

La justice a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire pour harcèlement et agression sexuelle visant Éric Coquerel, membre de la France Insoumise et président de la Commission des Finances. Une nouvelle affaire qui relance le débat sur l'exercice du pouvoir. Doit-on l’écarter à la tête de cette commission ? « Je pense qu’il ne peut pas présider la commission des Finances pendant l’enquête » défend Sandrine Rousseau qui invoque « une mise en retrait le temps de l’enquête » à l’instar des ministres mis sur le banc des accusés.