Le RN est-il pestiféré ? Après les élections législatives du 30 juin et du 7 juillet 2024, l’Assemblée nationale s’est réunie pour la première fois en séance publique le 18 juillet 2024. À l’issue de cette 17ème législature, Yaël Braun-Pivet est réélue présidente. Les élections aux postes clés ont eu lieu le 19 et le 20 juillet. Cinq députés s’étaient portés volontaires au départ : André Chassaigne, candidat du Nouveau Front populaire [207 voix au 3e tour], Sébastien Chenu, candidat du Rassemblement national [141 voix au 3e tour], Charles de Courson, candidat de Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires - LIOT [désistement au 3e tour], Philippe Juvin, candidat de la Droite Républicaine [désistement au 2e tour], Naïma Moutchou, candidate d'Horizons [désistement au 2e tour]. Pour l’instant, le RN n’a obtenu aucune des vice-présidences espérées. Selon Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme et invité des 4 vérités, le parti est victime de sa « droiture et de son honnêteté » ainsi que d’une machination orchestrée par l’ancien Premier ministre. « La vérité, c’est que monsieur Attal a vendu ses postes à monsieur Wauquiez et ses amis pour avoir des voies et pour faire réélire madame Braun-Pivet », dénonce-t-il.
La présidence de la commission des finances se tiendra également à l’Assemblée samedi 20 juillet 2024. Jean-Philippe Tanguy prévoit aussi que cette élection sera détournée par la majorité présidentielle sortante, qui s’assurera selon lui de s’arranger avec les Républicains pour « choisir son opposition ». « Il s’agit d’un arrangement pour confisquer l’Assemblée nationale et confisquer le sort des urnes », martèle-t-il. Selon ses prédictions, les députés Républicains « renverront l’ascenseur » au camp présidentiel afin que la majorité soit composée.
Quel avenir pour les députés RN qui ont tenu des propos polémiques ?
Vendredi 19 juillet 2024, le premier tour des vice-présidences a dû être annulé à cause du nombre de bulletins supérieur au nombre de votants. « À l’issue du dépouillement, il est apparu que dix enveloppes en trop avaient été déposées dans les urnes. Nous allons devoir refaire le scrutin dans la mesure où les résultats aboutissent à de trop faibles écarts », a déclaré la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, réélue au Perchoir la veille. L’annonce a provoqué un véritable brouhaha dans l’hémicycle, avant une suspension de séance. « Il paraît que c’étaient des enveloppes vides, collées les unes aux autres. Saura-t-on la vérité ? En tout cas, ça a pris des proportions ridicules », juge le responsable d’extrême droite, qui ne croit pas à une tentative de « déstabilisation de l’institution ».
Parmi les candidats du Rassemblement national pour les législatures, Jordan Bardella expliquait qu'un certain nombre d’entre eux étaient des « brebis galeuses ». Mais ces personnes, dont Roger Chudeau, qui avait prononcé des propos polémiques sur Najat Vallaud-Belkacem, sont malgré tout devenues députées. « Il s’est excusé publiquement (…) donc je considère que l’incident est clos », argue Jean-Philippe Tanguy, qui dit aussi se méfier « des déclarations qui sont rapportées, qui ont parfois subi de lourdes injustices ».
Pendant très longtemps, le Front national, puis le Rassemblement national, ont souhaité avoir une proportionnelle aux législatives. L’invité politique continue de prôner cette ligne. « Il faut que les françaises et les français soient représentés dans la diversité de leur opinion (…) C’est ça, la démocratie ».