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Les soldats de la Grande Guerre en mémoire... Le 104e anniversaire de l’armistice de 1918 s’ouvre sur la cérémonie de commémorations annuelles, présidée par Emmanuel Macron. Mais cette année, le 11-Novembre a une saveur  amère et nous rappelle les tensions grandissantes qui menacent la paix en Europe. Entre la France et l’Italie, les relations diplomatiques ne semblent pas au beau fixe. Depuis plusieurs semaines, pas moins de 234 migrants sont bloqués en mer au large des côtes italiennes. Après une fin de non recevoir et un refus catégorique des autorités italiennes, le bateau a finalement pris la direction de la France et s’apprête à accoster dans le port militaire de Toulon. Il n’en fallait pas plus raviver la crise diplomatiques entre la France et l’Italie et nourrir une polémique politique à l’Assemblée nationale. Cette décision qualifiée de laxiste par le Rassemblement National est soutenue par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, invité des 4 vérités ce vendredi 11 novembre 2022 : « C’était la seule décision à prendre puisque malheureusement, ces femmes, ces hommes et ces enfants à bord auraient été promis à une mort certaine. Ceux qui polémiquent notamment sur la scène politique intérieure sont cela même que s’il y avait eu une catastrophe, avec le même cynisme, nous auraient reproché de ne pas avoir réussi à convaincre le gouvernement italien de changer de position » souligne-t-il. Il dénonce avec la même ferveur le gouvernement italien qui n’a pas respecté sa parole en matière de droit international et les accords qui régissent l’Union Européenne. « L’Italie s’isole par cette décision. Elle est en train de s’exposer davantage à des flux de migrants » poursuit Sébastien Lecornu qui invite l’Italie à reconsidérer leur position. 


Défense : la nouvelle stratégie française 


En cette journée spéciale, tous les combattants sont misent à l’honneur. Pas seulement ceux de 14-18, mais également ceux blessés lors des opérations extérieures. Le Parlement souhaite que le 11-Novembre soit la journée de « tous les morts pour la France ». « On est une armée d’emploi, c’est une armée qui combat, qui s’expose notamment beaucoup dans la lutte contre le terrorisme en Afrique donc on a beaucoup de blessés » explique le ministre qui soutient la forfaitisation de la charge de la preuve pour simplifier l’accès aux soins des blessés de guerre. À la veille de cette journée de commémoration, Emmanuel Macron a annoncé entre les lignes une nouvelle stratégie des armées françaises avec la fin officielle des opérations extérieures en Afrique et notamment de l’opération Barkhane. La lutte contre la menace terroriste n’est donc plus la priorité numéro 1 des armées françaises ? « Si, mais différemment. On tire des conclusions de ce qui s’est passé au Mali […] si on veut la lutte contre le terrorisme fonctionne il faut que les États africains prennent leurs responsabilités » affirme notre invité qui garde un œil sur la situation géopolitique en Afrique. « On va faire quelque chose de nouveau avec aussi beaucoup plus d’approches sportives, culturelles, francophonie, éducation. Il faut qu’on ait un agenda africain beaucoup plus complet d’autant plus parce que les russes ont compris que l’Afrique était devenue une zone de compétition […] c’est un enjeu de sécurité majeure pour les Européens et la France » lâche-t-il.

Aujourd’hui, la menace russe pèse sur l’Europe. La guerre en Ukraine qui se poursuit depuis plusieurs mois a fragilisé la stabilité du continent. Emmanuel Macron a d’ailleurs rappelé les risques face à l’escalade d’un conflit qui semble inépuisable. Pour contrer la menace Poutine, Sébastien Lecornu brandit la carte de la dissuasion nucléaire, un dispositif militaire instauré par Charles de Gaulle. « Cette dissuasion nucléaire crée une voûte, une dorsale de protection et de défense du territoire nationale pour les agressions extérieures » affirme le président du conseil départemental de l’Eure. Quels sont les ressorts de la France pour réduire le champ de guerre et protéger nos frontières malgré le manque de munitions et de moyens fréquemment soulignés par les experts ? « On a besoin d’une armée conventionnelle, de se déployer dans le cadre de nos alliances. On a besoin d’aider la Roumanie par exemple dans le cadre du renforcement du flanc oriental de l’OTAN à dissuader déconventionnellement la Russie » explique le ministre qui souhaite rassurer sur la transformation majeure des armées avec un budget record jamais déployé depuis la Seconde Guerre Mondiale.  

En Ukraine, la situation évolue légèrement avec le retrait des troupes russes à Kherson. Est-ce le signe tant attendu d’une trêve et d’un recul net des russes ou au contraire, une tactique purement stratégique comme le redoute les Ukrainiens ? « A court terme, c’est une défaite russe. Une défaite tactique et surtout une défaite politique […] ce qu’il faut comprendre c’est qu’on va rentrer dans l’hiver et que malheureusement la zone de front va se figer en attendant la sortie de l’hiver. On va avoir beaucoup de frappes en profondeur avec des enjeux sur les missiles et les bombardements » analyse notre invité. 

Parmi les menaces que le Président de la République souhaite combattre à bras le corps, les cyber-attaques fragilisent la sécurité des entreprises françaises. Le géant français Thalès vient d’être victime de ces pirates virtuels qui sévissent et qui ont publié des données confidentielles sur internet. Est-ce une menace pour la sécurité nationale ? « On va renforcer considérablement nos structures et nos réseaux en matière de cyber. C’est un enjeu clé pour la défense, pour les hôpitaux, pour les services publics et pour les collectivités territoriales » conclut Sébastien Lecornu.