C’est la numéro 3 du gouvernement… Déjà rompu à l’exercice, Catherine Vautrin, anciennement ministre du Travail, de la Santé de la Solidarité a renouvelé ses vœux, cette fois au Partenariat avec les territoires et à la Décentralisation. Cette dernière était donc aux premières loges pour écouter Michel Barnier, son nouveau patron, lors du discours de politique générale, ce mardi 1er octobre 2024. De nombreux sujets ont été évoqués à commencer par un dossier qui tient particulièrement à cœur à droite de l’échiquier politique : la sécurité et l’immigration. Cette question réapparaît sur le devant de la scène à l’heure où Philippine, une étudiante de 19 ans, agressée sexuellement puis tuée, par un récidiviste sous le coup d’une OQTF. Alors que les hommages se succèdent, Michel Barnier a dévoilé dans les grandes lignes son programme en matière de politique migratoire. Serrer la vis et agir avec plus fermeté oui, mais avec humanité ! L’ancien négociateur en chef qui avait dû redoubler de diplomatie pour les accords du Brexit ne semble pas avoir changé de cap. En effet, il revendique une approche stricte mais juste.
Parmi ses propositions, Michel Barnier plaide pour des peines plus courtes exécutées dans des prisons spéciales. « La réponse pénale peut être améliorée avec notamment une réflexion sur les prisons […] ainsi que sur l’excuse de minorité. Tout ça nécessite des réponses et un accompagnement » défend Catherine Vautrin. Bien déterminé à légiférer, le Premier ministre souhaite également augmenter le temps de rétention, aujourd’hui limité à 90 jours maximum, ce qui implique la mise en place de nouveaux centres de rétentions. Une proposition qui ne colle pas franchement avec la politique budgétaire, revue à la baisse ces derniers mois. « Sur le sujet de l’immigration, il faut avoir deux idées en tête : mieux organiser l’immigration pour mieux intégrer parce que le sujet c’est l’accompagnement de ceux et celles qui s’installent dans le temps » nuance la ministre. Sur ce point, Nicolas Sarkozy ne transige pas avec la fermeté et s’aligne du côté de la politique de Bruno Retailleau qui souhaite adopter une position très stricte sur l'immigration. Depuis plusieurs années, le nouveau ministre de l’Intérieur défend des mesures radicales pour mieux contrôler les flux migratoires et limiter l'immigration en France, tout en appelant à une réforme en profondeur des politiques migratoires. « Il faut être plus clair sur l’organisation de nos frontières. Très concrètement, il faut mieux accueillir pour mieux intégrer et permettre un parcours de vie » affirme notre invitée.
Hausse d’impôt : Michel Barnier reste flou
Lors de son discours de politique générale, Michel Barnier a manqué, pour certains, de précision. Ce dernier est resté dans le flou, notamment sur la question des impôts. Devant l’Assemblée, il a plaidé pour une baisse de la pression fiscale, qu'il considère trop élevée. Selon lui, la fiscalité doit être "plus juste et plus compétitive" pour relancer l'économie et renforcer l'attractivité du pays. Il a dénoncé ce qu'il appelle un "ras-le-bol fiscal" et insisté sur la nécessité de réduire les impôts pour les classes moyennes et les entreprises. « Ça passe par des économies sur le fonctionnement de notre pays […] il faut qu’on regarde les normes par leur coût. Plus de six milliards dans l’économie du pays » défend Catherine Vautrin qui rappelle l’importance de réévaluer les finances publiques afin de corriger le mille-feuilles administratif qui creuse aujourd’hui la dette.