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Il ne reste plus que trois petits jours avant les élections Européennes 2024, qui débuteront dimanche 9 juin. Ce sprint final est marqué par la prise de parole d’Emmanuel Macron sur France 2 et TF1, jeudi 6 juin. Le chef de l’État a annoncé la livraison, par la France, d’avions de chasse Mirage 2000-5 à l’Ukraine d’ici la fin de l’année. « Nous allons bâtir une coalition avec d'autres partenaires », a-t-il expliqué. Reçue dans les 4 vérités, Manon Aubry, tête de liste LFI, considère que cette démarche est la juste concrétisation d’une promesse faite par le président de la République depuis le début de la guerre. Mais, conteste-t-elle, « pour que les choses soient efficaces, il faudrait en premier lieu qu’Emmanuel Macron arrête de financer la guerre en Ukraine ». Manon Aubry appelle à un plan de paix en trois parties : soutien militaire, financier et logistique, arrêt des importations, et prise d’initiatives politiques, notamment avec un sommet pour la paix, comme celui qui aura lieu, par exemple, en Allemagne dans les prochains jours.

Selon plusieurs sondages d’opinion, la guerre en Ukraine ne fait pas partie des principales préoccupations des Français au moment de passer dans l’isoloir. Ces derniers sont d’abord intéressés par les questions de pouvoir d’achat. Dans le cadre des Européennes, LFI a axé sa campagne sur les questions sociales. Par exemple, la France Insoumise a continué de dénoncer la nouvelle réforme de l’assurance chômage. Ils pointent cette réforme comme « une conséquence directe des règles d’austérité votées à Bruxelles par les socialistes, les Macronistes et la droite. » Pour Manon Aubry, le scrutin des Européennes visera donc à combattre, avant tout, cette « austérité Européenne ».

À trois jours des Européennes, les derniers sondages montrent un frémissement des intentions de vote pour Manon Aubry. Les plus favorables placent la femme politique en quatrième position avec 9%, contre 32% contre Jordan Bardella, qui reste stable, 14% pour Valérie Hayer, et 13% pour Raphaël Glucksmann et sa liste PS. Face à ces statistiques qui donnent son parti perdant, la femme politique regrette notamment que le Parti socialiste ait « tourné le dos » au programme de la Nupes, mais garde espoir et assurance.

La France Insoumise a-t-elle pu mettre en avant toutes ses idées dans la campagne aux Européennes ?

À l’approche de ces Européennes, l’ambiance autour de la campagne est particulièrement tendue. Les attaques antisémites contre Raphaël Glucksmann se sont notamment multipliées. Certaines de ses affiches ont été taguées de croix gammées. Ces derniers jours, les mots « Israël » ou « sale sioniste » ont été découvertes dans plusieurs villes, dont Nantes, Anger, Marseille ou Carpentras. Quelques heures plus tôt, le 2 juin, Jean-Luc Mélenchon disait sur France Inter que l’antisémitisme, en France, était « résiduel ». Après ces déclarations, Manon Aubry souhaite « remettre les choses dans leur contexte » et précise que le Chef de son parti parlait des manifestations pour le cessez-le-feu à Gaza, sur qui étaient jetées l’anathème d’antisémitisme.  « Je n’ai pas entendu de paroles antisémites dans ces mobilisations ! (…) Il ne faut pas inviter d’antisémites là où il n’y en a pas », estime-t-elle.

La situation à Gaza a-t-elle pris la place nécessaire dans la campagne des Insoumis ? Si Manon Aubry concède que ce sujet s’est certes imposé et qu’il a pris beaucoup d’importance, elle rappelle que la question du pouvoir d’achat, ou celle du libre-échange, ont également pu être abordées. Par ailleurs, la représentante du parti se dit « fière d’avoir porté la voix de la paix dans cette campagne. »