Description

Dimanche 6 février au soir, à Romainville (Seine-Saint-Denis), s’est tenue une réunion d’une absolue discrétion entre les états-majors de Christiane Taubira et Yannick Jadot, en vue d’engager les prémices d’une tentative d’union pour le premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril prochain. Si aucun accord n’a définitivement été scellé, on évoque une candidature commune derrière le candidat écologiste (EELV). « Quel mic-mac, et quelle immaturité. Cet enfermement dans ces stratégies d’alliances répétées depuis deux ans me désespère », a estimé le maire PS du Mans, Stéphane Le Foll, invité des 4 Vérités, mercredi 9 février. « Tout cela me paraît conduire à une impasse politique, à une présence de la gauche qui n’a jamais été aussi basse », a-t-il ajouté, estimant que cette démarche était « immature ». Pour lui, un ralliement derrière Yannick Jadot « n’est pas une solution ». « En politique, c’est une erreur que de croire qu’il suffit d’additionner toutes les voix de chacun pour créer une dynamique commune », a expliqué l'élu. 

De son côté, Anne Hidalgo entend maintenir sa candidature jusqu’au bout. Alors qu’elle vient d’obtenir les précieux 500 parrainages, elle est à peine créditée de 3% des intentions de vote dans les sondages. Fait marquant ? L’absence des poids-lourds du Parti socialiste dans la campagne de leur candidate. « Anne Hidalgo montre de la pugnacité, mais la question, c’est la capacité de la gauche et du Parti socialiste, à s’adresser à nos concitoyens. A 63 jours de l’élection, c’est trop tard », a affirmé Stéphane Le Foll. Aujourd’hui, la gauche semble plus éparpillée que jamais. Selon un sondage Ifop, pour le Journal du dimanche, 41% des électeurs de François Hollande en 2012 sont aujourd’hui prêts à se tourner vers Emmanuel Macron. L’ex-député PS de Seine-et-Marne et ancien porte-parole du Parti socialiste, Eduardo Rihan Cypel, a récemment annoncé son soutien à Emmanuel Macron. De son côté, Stéphane Le Foll a assuré qu’il respecterait ses engagements auprès du PS en votant Anne Hidalgo. « Mais après tout ça, il va falloir se poser les bonnes questions, les questions de fond », a-t-il nuancé. Le Parti socialiste joue-t-il sa survie ? « Sa survie est déjà largement entamée », déplore l’ancien ministre de l'Agriculture.

« Notre démocratie est en danger »

En déplacement à Kiev, dans le cadre la gestion de la crise ukrainienne avec la Russie, Emmanuel Macron a été interrogé sur sa candidature à l’élection présidentielle, qu’il tarde à officiellement annoncer. Le chef de l’Etat n’a pas hésité à ironiser sur la situation. « Il va falloir y songer à un moment », a-t-il lâché, avec le sourire. Bien qu’il ne soit toujours pas officiellement déclaré candidat, Emmanuel Macron a déjà récolté 926 parrainages depuis la semaine dernière. « Laisser durer trop longtemps le suspense, laisse cette campagne entre la droite et l’extrême droite s’installer. Attention, notre démocratie est en danger » a averti Stéphane Le Foll.