À moins de deux mois du Congrès du PS, Stéphane Le Foll, maire socialiste du Mans, publie une tribune relayée par le journal Ouest France dans lequel il fustige ardemment le rapprochement avec La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, à l’initiative de la Nupes. « La gauche radicale ne propose que la confrontation », écrit-il, estimant que « la gauche française est en crise profonde ».
« Depuis l’élection présidentielle et le score de Jean-Luc Mélenchon, la gauche est aujourd’hui dominée par La France Insoumise, dans une ligne qui, selon moi, ne correspond pas à ce que veulent les Françaises et le Français », commente l’intéressé, sur le plateau des 4 vérités, jeudi 1er décembre, sur France 2. « La gauche telle qu’elle est aujourd’hui est enfermée dans des schémas et n’arrive plus à réfléchir », souligne-t-il. Pour l’ancien ministre de l'Agriculture, sous François Hollande, « la sociale démocratie n’est pas morte ». Et pour « rebattre les cartes et ouvrir des nouvelles perspectives », il propose d’organiser des Assises de la Gauche, d’ici le début de l’année 2023, en présence de « tous les signataires du manifeste de Bernard Cazeneuve » « ouvert à toutes celles et ceux qui souhaitent une nouvelle gauche, sociale, écologique, européenne et républicaine ». « La sociale démocratie, c’est être capable de créer une dynamique dans la société qui permette de donner de l’espoir à ceux qui sont le plus en difficulté. Cela se fait par le biais de la démocratie et pas d’injonctions », commente l’édile, qui souhaite remettre l’enjeu européen au cœur du projet de la gauche. Fustigeant le bilan du secrétaire général du Parti socialiste, Olivier Faure, ainsi que la « faiblesse intellectuelle de réflexion », il souhaite « repenser un projet social écologique et démocratique ». « Cela nécessite une volonté de s’affirmer », assure-t-il. Reste la question de l’incarnation.
Écologie : une autre ligne possible à gauche ?
Sur l’écologie également, l’ancien porte-parole du gouvernement propose une autre ligne, et s’oppose notamment à « l’écologie de décroissance ». Au Mans, il a notamment décidé de laisser les illuminations de Noël, la patinoire et le marché de Noël. « Le calcul est toujours dans le rapport relatif que l’on a par rapport aux gens à qui on veut essayer d’apporter un peu d’espoir. Dans l’écologie, j’ai choisi le fait d’emmener un maximum de personnes et de rassurer les couches insécurisées », estime-t-il. « Il faut redonner de l’espoir, c’est tout le débat de la social-démocratie et du progrès ».
Emmanuel Macron est actuellement aux États-Unis pour une visite d’État. Il souhaite notamment défendre l’économie européenne face aux États-Unis. « A l’échelle européenne, si on veut avoir comme seule ligne, la désobéissance, comme la Nupes le propose, on se divise, on s’affaiblit et on renforce les autres », estime Stéphane Le Foll.