Depuis l’adoption de la réforme des retraites par le 49.3, le pays est sous tension. Les manifestations se multiplient et se radicalisent. Et ce, malgré la prise de parole du président de la République, mercredi 22 mars, sur le JT de 13 heures, sur TF1 et France 2. Jeudi 23 mars, la grande journée de mobilisation a connu un regain de participation, mais a été marquée par de nombreux incidents et faits de violences par plusieurs centaines d'éléments radicaux, identifiés comme des Black Blocs. « Il faut aussi se féliciter que la manifestation ait pu aller, à Paris, de bout en bout. C’était le mot d’ordre qui était donné aux forces de l’ordre et il faut le reconnaître », explique Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance, invité des 4 Vérités sur France 2, vendredi 24 mars. Il a également salué et soutenu l’action des forces de l’ordre. Les manifestants dénoncent « l’inflexibilité » du président de la République. « Quand on s’est comporté de la sorte dans l’hémicycle, pendant des semaines, qu’on a joué le blocage des institutions, évité le vote, on est aussi un peu responsable de l’exemple que l’on donne quand on est élu de la République », commente le député européen, estimant qu’il devrait y avoir une « unanimité de la classe politique ». Ces manifestations mettent également en exergue une forte opposition vis-à-vis du président de la République. Selon Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, le chef de l’Etat « met un bidon d’essence sur le feu ». « C’est totalement excessif, le président de la République n’est pas dans le déni. Il reconnaît que cette réforme est impopulaire. Il sait aussi qu’elle est nécessaire. La majorité entière a une responsabilité, c’est de faire passer cette réforme », affirme Stéphane Séjourné, qui déplore le fait que l’accord avec les Républicains n’ait pas été tenu. « On en est là aussi par notre incapacité à avoir une coalition, il faudra que l’on travaille là-dessus », précise-t-il.
Les syndicats martèlent : il faut mettre en pause ce projet de réforme. Ils appellent à une nouvelle journée de manifestation le 28 mars. À quoi doit-on s’attendre ? « Ces manifestations nous poussent à accélérer, comme l’a demandé le président de la République à la Première ministre, et travailler à un nouvel agenda et remettre à plat l’ensemble de l’agenda parlementaire et la méthode aussi. Cette réforme est nécessaire, elle ne fait pas plaisir, mais doit aller à son terme », assure Stéphane Séjourné. Le gouvernement ne reculera pas. « Il faut que les syndicats puissent être réengagés dans la discussion. Ils ont été irréprochables malgré nos différences politiques et nos différences d’approches, mais il faut aller au bout du processus », précise l’élu. Il affirme : « L’ordre républicain n’est pas négociable. Il peut y avoir des discussions avec les syndicats, mais elles doivent être dans un état d’esprit apaisé et tant qu’il y. Des violences dans la rue, le gouvernement ne peut pas y répondre ».