Après avoir obtenu une majorité (très) relative aux dernières élections législatives, Emmanuel Macron s’est dit prêt à travailler avec « toutes les forces politiques de l’Assemblée ». Parmi les 577 députés qui composent l’hémicycle, 301 sont des nouveaux entrants. Parmi eux ? Tematai le Gayic, député de Polynésie indépendantiste. Le benjamin de l’Assemblée, âgé de 21 ans, était notamment soutenu par l’alliance de gauche Nupes. Quelques jours après son arrivée au Palais Bourbon, il a notamment été pointé du doigt, comme les deux autres députés polynésiens, par Marine Le Pen, pour sa tenue vestimentaire. « Nous, on n’est pas La France insoumise, on ne vient pas en tongs et en chemisette à fleurs ! », a adressé lundi 27 juin, la présidente du Rassemblement national à ses 89 députés. « Il faut respecter les cultures de chacun. C’est un non-débat. C’est un costume culturel qui répond aux coutumes des cultures océaniennes, elles doivent être respectées par la république », a-t-il réagi, se félicitant que « beaucoup de jeunes se soient engagés ».
Emmanuel Macron : et la Polynésie française ?
Parmi les sujets brûlants : gérer les conséquences sanitaires et environnementales des anciens essais nucléaires. Pour Tematai le Gayic, Emmanuel Macron, qui s’est rendu en Polynésie en juillet 2021, « n’a pas fait grand-chose pour la Polynésie et pour la France ». Il souhaite que la République « sorte de ce cadre colonial le plus rapidement possible » afin d’instaurer des discussions d’égal à égal et de respect mutuel ». Pour cela, il demande un référendum sur l’indépendance de la Polynésie française. Tout comme les deux autres députés polynésiens indépendantistes, il souhaite, à travers sa fonction de député, « préparer ce processus de décolonisation ». « Nous respectons la République. Nous utilisons les moyens démocratiques pour récupérer notre pleine souveraineté. On demande les pleins pouvoirs », assure-t-il.
Peu de temps après l’élection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée nationale, un nouveau ministre des Outre-mer devrait être nommé prochainement. « Le ministère ne doit pas uniquement être un remerciement, ni une rampe de lancement pour un autre poste. J’attends que le prochain ministre considère les Outre-mer ».