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C’est un casse-tête politique dont la solution semble toujours échapper au président Emmanuel Macron. Sept semaines après la démission du gouvernement Attal, le chef de l’État n’a toujours pas nommé son nouveau Premier ministre. L’Élysée avait pourtant annoncé qu’un nom serait donné dans la soirée de ce mercredi 4 septembre 2024, alors que le président de la République a continué de recevoir des candidats durant toute la journée. Des noms continuent de s’égrainer... Alors que le budget doit être présenté avant le 1ᵉʳ octobre, les délais paraissent impossibles à tenir. Face à ces incertitudes politiques, la décision du président est plus qu’attendue. Invité sur le plateau des 4 Vérités ce jeudi 5 septembre 2024, Boris Vallaud, député des Landes et président du groupe PS à l’Assemblée nationale, regrette que les personnalités envisagées par Emmanuel Macron soient toutes situées à droite de l’échiquier politique : « Nous sommes rentrés dans une espèce de primaire de la droite ». Son sentiment ? Que le chef de l’État n’ait pas suffisamment pris en compte le vote des électeurs après la dissolution de l’Assemblée. « Il est désiré de trouver quelqu’un qui ne remette pas en question une politique, une façon de faire de la politique que les Françaises et les Français ont sanctionné », considère Boris Vallaud.

La coalition du Nouveau Front Populaire prévoit de censurer toute proposition qui ne sera pas de gauche

Pour le président du Parti Socialiste, le temps presse, car « les urgences sont là ». Le député des Landes déplore que la rentrée ait eu lieu avec un gouvernement démissionnaire, mettant au ralenti de nombreux débats importants pour les Français. Alors que, depuis plusieurs jours, certains noms ont circulé, les menaces d’une motion de censure planent sur le choix du président Macron. Interrogé à propos de Michel Barnier et de Xavier Bertrand, Boris Vallaud se positionne contre sans équivoque. « Il y a une incongruité à aller chercher à droite dans, au fond, la formation politique qui a été le plus sévèrement sanctionnée. Il y a 47 députés. Au Nouveau Front populaire, nous sommes 193, nous sommes arrivés en tête. L’anomalie est dans le comportement du président de la République », déclare-t-il face à Guillaume Daret. Le député PS campe sur ses positions et demande la reconnaissance du scrutin : « Une proposition de droite fera l’objet d’une sanction puisque ce sera pour mettre en œuvre une politique de droite alors que la gauche a été placée en tête ». 

Boris Vallaud rappelle les thèmes principaux défendus par le NFP : « le pouvoir d’achat, les salaires, le Smic, les services publics, l’hôpital, les déserts médicaux, l’école et la justice fiscale ». Pour le camp de la gauche, impossible d’accepter un Premier ministre qui ne partagerait pas cette vision politique. À propos du président Emmanuel Macron, Boris Vallaud se demande : « A-t-il compris qu’il avait perdu ces élections ? Que les Françaises et les Français demandent l’alternance ? ». Le député des Landes espère toujours être entendu par le chef de l’État : « Nous avons dit que nous sommes prêts aux compromis, que nous sommes prêts à la discussion parlementaire ». Le souhait principal du président du groupe : retrouver au plus vite ses collègues de l’Assemblée pour discuter « des questions qui intéressent les Françaises et les Français ». La France Insoumise a indiqué qu’elle avait déposé une proposition de destitution du chef de l’État ce mercredi : quatre-vingts députés l’ont déjà signée. Au Parti Socialiste, on ne signera pas. Et concernant la mobilisation contre « contre le coup de force » de Macron prévue le 7 septembre par la France Insoumise, le parti de gauche, lui, n’y participera pas.