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Alors que la France commémore l’armistice de 1918 le lundi 11 novembre 2024, au même moment, en Ukraine, l’armée a déclenché des alertes aériennes dans presque tout le pays. La raison ? Le décollage de nombreux bombardiers russes en direction de l’Ukraine. En parallèle, Donald Trump et Vladimir Poutine ont renoué le contact. Selon The Washington Post, le président élu américain s'est entretenu, jeudi, avec le président russe, suite à un appel avec Volodymyr Zelendky. Le nouveau dirigeant des États-Unis a demandé à Vladimir Poutine d’arrêter l’escalade.

La situation est-elle en train d’échapper à tout contrôle pour les Américains ? Sébastien Lecornu, le Ministre des Armées, fait la distinction entre “la communication d’un candidat aux élections américaine qui vient d’être élu” et “la situation tactique et stratégique sur la ligne de front”. Selon l’élu macroniste, les forces restent “relativement équilibrées sur la ligne de front”, bien qu’il reconnaisse que la Russie continue sa progression par grignotage et avec de grosses pertes humaines. Le proche du président Macron note qu’avec le changement météorologique qui arrive, la Russie risque de frapper en profondeur, sur les infrastructures énergétiques et civiles, entrainant “le besoin d’une aide importante en matière de défense sol-air pour protéger les populations civiles”. Toutefois, l’accession de Donald Trump à la présidence des États-Unis remet en cause la hauteur de cette aide. Pour Sébastien Lecornu, les choses ne sont pas si simples. “Les principes de réalité vont vite s’imposer à n’importe quelle administration américaine, y compris celle du président Trump”, affirme-t-il. Pour le ministre, il est nécessaire de prendre en compte le rapprochement de Moscou avec Téhéran ainsi qu’avec la Corée du Nord. Si le coup de téléphone de Donald Trump à Vladimir Poutine était attendu, “la discussion doit se faire selon les paramètres des ukrainiens”, explique Sébastien Lecornu qui tient à protéger la sécurité de l’Europe. “Personne ne peut prendre le risque, dans le monde occidental, d’abandonner l’Ukraine et de voir la Russie, demain, recommencer.”, assure le ministre des Armées. L’enjeu pour l’homme politique se trouve plutôt ailleurs : que le conflit armé ne redémarre pas après qu’il se soit arrêté. Des crises complexes à résoudre qui ne peuvent pas être réglées aussi facilement que la communication de Donald Trump aimerait le laisser croire.

Alors que des inquiétudes se font entendre quant à un possible retrait américain afin de se concentrer davantage sur la situation du Pacifique, Sébastien Lecornu se veut rassurant. “Ce n’est pas un débat nouveau”, certifie-t-il. Avant de reconnaître : “On doit pouvoir se prendre en main tout seul. Évidemment, c’est cet agenda-là qui va devoir prendre le dessus.” Si certains pays proches de l’Ukraine et de la Russie ont peur, car ils n’ont pas l’arme nucléaire, qu’ils ont pu connaître l’occupation soviétique, le ministre souhaite de cette peur “se transforme en volonté de bâtir un agenda de souveraineté, d’autonomie stratégique Européenne.”

Tension autour de l’État d’Israël : un enjeu important pour la sécurité européenne

D’un autre côté, la tension entre la France et Israël semble continuer à monter, même si Emmanuel Macron a promis d’assister au match France-Israël jeudi 14 novembre 2024. Sébastien Lecornu tient à préciser qu’il faut différencier le fait qu’il y a des difficultés avec le dirigeant israélien mais pas avec l’État d’Israël. “Ce n’est pas faire offense à un alien que de lui dire que, parfois, nous trouvons que la manière dont il mène cette guerre ne correspond pas aux standards qui sont les nôtres, notamment sur le terrain du droit humanitaire, du respect du droit international.”, déclare l’ami d’Emmanuel Macron.

Mais, malgré les opérations militaires menées par Israël, Sébastien Lecronu souhaite rappeler : “Une succession de victoire tactique (..) ne fait pas une victoire stratégique, même politique.” En effet, le risque d’escalade régionale au proche et au Moyen-Orient est toujours là. Les médias iraniens prévoient une nouvelle riposte de Téhéran contre l’état israélien. Un conflit complexe, “aux enjeux de sécurité importants, y compris pour nos soldats”, confirme le ministre Français des Armées, qui conclue “Ce qui se joue derrière, c’est la sécurité de l’État d’Israël, qui se joue à cinq, à dix, à quinze ou vingt ans. Et donc, aussi notre sécurité à nous, Européens et Français”.