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Après des mois de campagnes présidentielles sous haute tension, les citoyens américains ont finalement élu Donald Trump face à la candidate Démocrate, Kamala Harris. Alors que la guerre entre l’Ukraine et la Russie s’enlise depuis plus de deux ans, le retour du milliardaire à la Maison-Blanche inquiète Volodymyr Zelensky et ses alliés. Au cours de sa campagne, le républicain se vantait de pouvoir régler ce conflit en 24 heures et critiquait la hauteur des sommes allouées au soutien des ukrainiens par Joe Biden.

Face à cet électrochoc, l’Union européenne a-t-elle des cartes à jouer ? Oui, selon Nathalie Loiseau, députée européenne membre du parti Horizons. “C’est le moment de l’Europe”, affirme-t-elle, convaincue qu’il y a un choix à faire. “Soit, on subit (...) soit on agit”, résume l’élue centriste. Elle en est certaine : “On a absolument les capacités de nous prendre en main.” Elle ajoute : “Ce qu’il faut, c’est de la volonté politique.” De son côté, Donald Trump l’avait dit dans un meeting : si l’Europe est attaquée, elle ne doit plus compter sur les États-Unis pour venir à sa rescousse, mettant ainsi les accords de l’OTAN sur la sellette. “Le seul fait qu’il le dise fragile l’OTAN”, confirme Nathalie Loiseau qui souhaite accélérer la défense européenne. Face aux menaces de plus en plus proches, les ingénieurs et industries de l'armement doivent travailler à construire l’autonomie stratégique européenne, explique la membre du parti Horizons.

Pour l’élue centriste, l’espoir est toujours de mise. “Donald Trump se moque de l’Ukraine et de l’Europe, il n’aime pas les guerres”, assure-t-elle. Dans l’intérêt des Européens, il est primordial que la Russie ne sorte pas gagnante de ce conflit. Mais sans l’Amérique, premier contributeur financier et militaire de l’armée Ukrainienne, comment faire ? Les contributions sont “à égalité” assure la députée européenne, qui invite l’Europe à confisquer les avoirs russes qui subsistent encore dans les banques européennes pour soutenir l’Ukraine et renverser le cours des choses.

Avec la réélection de Trump, le paysage politique mondial se redessine 

Alors qu’une nouvelle COP démarre le 11 novembre, la lutte contre les problématiques climatiques sont remisées au placard outre-atlantique. Le retour du milliardaire climato-sceptique à la Maison-Blanche inquiète tous les défenseurs du climat. Donald Trump a déjà promis la reprise des forages gaziers et pétroliers. “Il faut essayer de convaincre Donald Trump”, proclame Nathalie Loiseau. Selon l’eurodéputée, l’Amérique a investi dans les énergies renouvelables pendant le mandat de Joe Biden et il sera compliqué pour le nouveau président des États-Unis de faire demi-tour. “Il y a un intérêt économique à la transition écologique”, appuie l’élue Horizons. Cette COP29 qui se tient à Bakou, en Azerbaïdjan fait déjà l’objet de controverse. Le pays est très critiqué en Europe à cause de son conflit avec l’Arménie, refusant la paix après avoir perpétré un nettoyage ethnique. D’ailleurs, ni Emmanuel Macron ni les chefs d’Etats des grandes nations européennes ne se rendront pas à Bakou. En revanche, Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, y sera du 21 au 24 novembre 2024. “Elle a tort”, affirme Nathalie Loiseau qui définit cet événement comme “une COP de la honte”.

L’élection de Trump présage également du changement quant aux conflits menés par Israël. En effet, la future administration Trump sera plus proche de la ligne Nétanyahou que son prédécesseur Joe Biden. Des tensions qui s’exportent en Europe, jusque dans les terrains de sport, comme à Amsterdam, le jeudi 7 novembre 2024 où des supporters israéliens se sont fait pourchasser après avoir tenu des propos racistes lors d’un match de football. Une chasse aux juifs “indécente, insupportable”, pour Nathalie Loiseau qui demande une tolérance zéro au racisme.  “Je voudrais que tous les dirigeants européens, que tous les responsables politiques européens, sans exception, prennent conscience que l’antisémitisme n’est pas résiduel : il est en train de revenir, il faut le combattre.” Tandis qu’un match France/Israël doit avoir lieu le 14 novembre 2024, l’élue Horizons se positionne contre une annulation. “Ce match doit avoir lieu”, déclare l’eurodéputée, qui ne veut pas capituler devant la haine et l’intolérance. Mais elle sollicite “des conditions de sécurité renforcées.”