Description

Il y a un an, Israël plongeait dans la terreur avec les attaques menées par le Hamas visant des bases militaires, des kibboutzs ou encore le festival Tribe of Nova. Cette journée fut la plus meurtrière sur le sol israélien depuis 1948 avec environ 1200 morts, 2400 blessés et 250 otages. Yonathan Arfi, Président du CRIF est l'invité des 4 vérités, il revient sur cette journée particulière alors que débutent les cérémonies d'hommages aux victimes. « C'est une plaie béante, c'est une journée qui ne finit jamais, qui ne cicatrise pas, nous avons le sentiment que ce qu'il s'est passé le 7 octobre constitue une forme de régression dans l'histoire ».

La question des otages et la guerre qui se poursuit avec l'Iran en arrière-plan maintiennent les plaies ouvertes. Pour autant, le président du CRIF souhaite garder espoir « le Moyen-Orient n'est pas condamné à la guerre, il y aura à un moment donné une génération qui se lèvera pour pouvoir notamment en Iran et ailleurs enclencher une démarche de paix ».

Ce lundi 7 octobre 2024, une cérémonie d'hommage aura lieu dans le quinzième arrondissement de Paris durant laquelle Yonathan Arfi prendra la parole pour « envoyer un message de solidarité aux Israéliens, pour leur dire qu'ils ne sont pas seuls face à leur douleur, que le combat contre le terrorisme et l'islamisme concerne l'ensemble des démocraties libérales ». Il souhaite aussi revenir sur la résurgence de l'antisémitisme qui s'est enclenché le 7 octobre par « mimétisme ». 

Que deviennent les otages encore retenus par le Hamas ? Yonathan Arfi explique ne pas avoir de leurs nouvelles car l'organisation ne communique rien. La volonté du Hamas c'est de "tirer le plus grand bénéfice de ces otages". 

 

Le contexte diplomatique s'est tendu entre la France et Israël à la suite de la déclaration d'Emmanuel Macron sur la nécessité d'un cessez-le feu et de ne plus fournir certaines armes à l'Etat hébreu. Notre invité explique avoir déploré cette déclaration du Président français qui « néglige une réalité au proche Orient ». Selon lui, si Israël dépose les armes « il n'y a plus d'Etat d'Israël » car le pays n'a pas pour voisins un pays européens mais des « régimes terroristes ». 

Interrogé sur la proportionnalité de la réponse Israélienne, il rétorque qu'il est complexe de faire la guerre « moralement ». Cette question est « vivante » dans la société israélienne et « démocratique » dans un conflit difficile dont on peut « déplorer les victimes civiles ». Est-ce que cette réponse militaire de l'Etat hébreu a limité la compassion à l'égard des victimes israéliennes ? Le Président du CRIF dénonce une « concurrence victimaire ». Il faut être capable de voir « ces familles qui ont été mutilées par le Hamas ». On a besoin d'arrêter « les mises en équivalence qui n'ont pas de sens ». 

 

La résurgence de l'antisémitisme en France

 

Ce conflit a entraîné des répercussions en France avec une nette augmentation des actes antisémites. En effet, leur nombre a triplé au premier semestre 2024, on dénombrerait cinq actes par jour. 

La société française a-t-elle suffisamment conscience de ce phénomène ? Yonathan Arfi l'affirme, nous n'en avons pas assez conscience et souhaite que de grandes figures culturelles de notre pays s'élèvent contre cette hausse. Il déplore le choix du silence effectué par certaines personnalités qui ne souhaitaient pas être accusées d’avoir pris le parti d’un camp. Malheureusement aujourd’hui « dénoncer l’antisémitisme » dans notre pays expose à être accusé d’être « complice d’un génocide ».

Autre chiffre inquiétant, l’explosion des chiffres de l’antisémitisme à l’école. Selon un sondage récent publié dans la Tribune Dimanche chez les 18-24 ans, un jeune sur trois estime qu’Israël a le droit d’exister en tant que patrie du peuple juif. Un chiffre qui en dit long sur l’état des lieux aujourd’hui. Pour notre invité, le projet est « d’expulser ces juifs de l’Etat d’Israël » on se situe donc dans une démarche « violence ». Si on veut lutter contre l’antisémitisme il faut tout d’abord « lutter contre les antisémites ».