Après trois mois de débat sur l'élaboration du budget 2025 Michel Barnier a finalement déclenché l'article 49-3 ce lundi 2 décembre 2024. A la veille de la motion de censure, Julien Arnaud reçoit Antoine Armand, ministre de l'Économie, des Finances et de la souveraineté industrielle et numérique sur le plateau des 4 vérités. Le gouvernement Barnier vit-il ces dernières heures ? Les 577 députés auront le choix entre « l'opposition systématique » et la responsabilité en refusant de « plonger le pays dans l'incertitude et dans l'instabilité ». Pour Antoine Armand, malgré les déclarations des présidents de groupe affirmant vouloir voter la censure « il n'y a pas de fatalité ». La question n'est pas de savoir « si les présidents de groupe réagissent ou pas » mais que « les Français comprennent que le pays est face à un tournant ».
Interrogé au sujet des échanges entre le Premier ministre et Marine Le Pen, le ministre de l'Économie ne souhaite pas les commenter mais rappelle que le gouvernement de Michel Barnier « a été ouvert dès le premier jour à trouver des avancées qui contentaient l'ensemble des forces politiques représentées au Parlement ». Il interroge également l'intention réelle d'obtenir un compromis des partis d'opposition qu'il juge de « mauvaise foi ». Le gouvernement a-t-il fait preuve de naïveté ? « On parle de l'avenir économique du pays, ce n'est pas de la naïveté que d'essayer de trouver un compromis et d'avoir dans la situation exceptionnelle qu'on vit, un esprit de responsabilité qui consiste à se dire, oui, nous avons été au bout du dialogue » affirme-t-il avant d'ajouter que cette censure « met en danger le pays ».
En effet, si les taux d'intérêts ou l'impôt augmentent, ceux qui en paieront les conséquences ce sont les Français. Sur les négociations amorcées avec les autres groupes, il déclare que cela ne sert à rien d'effectuer des concessions supplémentaires car les « lignes rouges » changent en permanence. « Les oppositions jouent à dégrader le budget jusqu'à ce qu'il soit insoutenable » et la responsabilité du Premier ministre a été de juger s'il fallait aller plus loin ou non.
Possible censure, les conséquences sont déjà là...
En cas de vote effectif de la censure, quelles seraient les conséquences pour le pays ? Qui prendra la succession de Michel Barnier ? C'est un saut dans l'inconnu que va connaître la France mais il existe des « procédures qui permettent à un gouvernement si la censure était votée, de tenir ». Pour autant l'impact sera considérable affirme Antoine Armand qui explique « que les conséquences sont directes, immédiates et importantes ». Il cite pour exemple « 380 000 ménages qui ne payaient pas d'impôts qui en paieront », « des personnes qui vivent dans des situations de détresse importantes » et « l'incertitude économique et financière d'un pays qui est dépourvu de budget ». Il fustige la position des élus favorables à la censure, « cela montre que la seule manière qu'ils ont de se réunir c'est d'abîmer le pays, pénaliser les Français au nom d'une opposition systématique ».