La députée socialiste, Valérie Rabault, a été réélue dimanche dernier dans la première circonscription du Tarn-et-Garonne. Aujourd’hui, les 577 membres qui siègent à l’Assemblée se retrouvent dans une impasse. Lors d'une allocution mardi 22 juin, Emmanuel Macron, qui n’a pas obtenu la majorité absolue, a renvoyé la balle aux partis politiques. Ces derniers ont quelques jours pour se prononcer et « dire en toute transparence jusqu’où ils sont prêts à aller », a déclaré le président de la République. Comment sortir de cet imbroglio politique ? « Il faut que le gouvernement accepte d’engager un dialogue. Sur le pouvoir d’achat, nous avons mis des propositions sur la table, le SMIC à 1500€ avec une conférence salariale qui réunit l’ensemble des partenaires sociaux. Est-ce que le gouvernement est d’accord ? » explique notre invitée qui n’est pas prête à faire de concessions sur la revalorisation du SMIC. La nouvelle culture politique du compromis commence déjà à faire débat. Parmi les premières mesures prioritaires sur lesquelles Emmanuel Macron s’est dit prêt à engager une concertation avec l’opposition, celle du pouvoir d’achat serait sur le feu. Si la majorité présidentielle souhaite réindexer les retraites sur l’inflation, « aucune proposition sur les salaires » n’a été clairement formulée dans leur camp. Hier, le président du Parti Socialiste, Olivier Faure, a rencontré Emmanuel Macron pour exposer « cinq ou six propositions clés […] qui sont indispensables pour faire avancer la question du pouvoir et qui permettront au gouvernement de se positionner ». Pour Valérie Rabault, il faut coûte que coûte « avancer pour qu’il n’y ait pas un blocage dans notre pays alors qu’on a une crise économique majeure qui se profile et une inflation galopante ».
Assemblée, opposition : quel rôle pour le PS ?
Si Élisabeth Borne devait fléchir dans son discours de politique générale en faveur de l’opposition, le PS serait-il prêt à participer à une coalition avec les conservateurs ? « La coalition c’est non. Ça ne fait pas partie de notre culture politique telle qu’elle est prévue par la Ve République. En revanche voter des projets de loi c’est oui, on l’a toujours fait » clarifie l’ancienne présidente du Parti Socialiste. Chacun fera cavalier seul notamment au sein de la propre alliance de gauche portée par la NUPES. Après le tollé du PS à la présidentielle derrière la candidature d’Anne Hidalgo qui n’a obtenu que 1,7%, le score le plus bas jamais enregistré pour le parti, les députés élus à l’instar de Valérie Rabault compte bien changer la donne en ne jouant pas les supplétifs. Aujourd’hui, elle défend des mesures pour valoriser le pouvoir d’achat et lutter contre le désert médical, des propositions qu’elle souhaite porter devant l’Assemblée.
Autre enjeu majeur dans le viseur des partis d’opposition : la présidence des commissions et en particulier celle de la Commission des Finances qui a beaucoup de pouvoir à l’Assemblée nationale. Valérie Rabault s’est portée candidate en proposant une présidence tournante au sein de la gauche. Le Rassemblement national, qui est en supériorité numérique, est lui aussi en lice pour le titre. « Mon objectif, c’est que le RN ne préside pas cette commission […] parce que pour moi, il se situe en dehors de la République. J’ai une ligne rouge très claire et je mettrai toute mon énergie pour que cette Commission des Finances ne reviennent pas à un député du Front National », fustige notre invitée.