Dimanche 24 septembre, le président Macron a répondu aux questions d’Anne-Claire Coudray et de Laurent Delahousse en direct de l’Élysée. Xavier Bertrand considère que cette prise de parole a laissé plusieurs questions en suspens, notamment celles sur le pouvoir d’achat et la sécurité. Concernant ledit pouvoir d’achat, le chèque carburant de 100 euros reconduit l’an prochain pour les travailleurs les plus modestes, prouve, selon le Président du conseil régional des Hauts-de-France, que le Gouvernement « peut »et « doit » agir davantage. L’État devrait ainsi vendre à prix coûtant en cessant d’encaisser les taxes du carburant, ainsi que proposer également des aides aux classes moyennes.
Autre sujet, l’objectif du budget affiché de 2024 est de faire 16 milliards d’économies. Xavier Bertrand craint que ce ne soit « un mauvais coup porté aux français » et attend de voir exactement ce qu’il en est pour être sûr que la facture ne soit pas payée, par exemple, avec la sécurité sociale. Personnellement, il économiserait sur « l’empilement des structures », et incite à « plus de décentralisation ».
Concernant l’immigration, l’État compte « accélérer les procédures et renvoyer plus efficacement ». L’homme politique français reproche au gouvernement actuel de se trouver entre une politique de fermeté et une politique du « en même temps » qui engendre l’inaction. Il affirme qu’aujourd’hui, « beaucoup rentrent sans contrôle et ne repartent pas ». « Sept ans qu’Emmanuel Macron est au pouvoir, il est temps d’agir. Si l’Europe n’engage pas un plan massif de nouvelle coopération avec l’Afrique dans les années qui viennent, vous continuerez à avoir beaucoup d’africains. Je ne comprends pas pourquoi depuis toutes ces années, il y a tant d’inaction en matière d’immigration. »
Le week-end a également été marqué par des manifestations « anti-flic ». La haine est montée d’un cran. Comment expliquer ce fossé qui semble se creuser entre deux parties de la population ? « Tous ceux qui ont participé à cette manifestation en s’en prenant aux policiers doivent être condamnés avec la plus grande fermeté », c’est-à-dire avec des peines de prison ferme, a revendiqué l’ancien secrétaire de l’UMP. C’est la « véritable réponse de la fin de l’impunité. »
Un membre du gouvernement perdant aux sénatoriales peut-il rester au Gouvernement ?
La chambre sénatoriale est actuellement en train d’être renouvelée. Sonia Backès, une ministre chargée de la Citoyenneté en Nouvelle-Calédonie, a été battue. Une membre du gouvernement perdante aux sénatoriales peut-elle rester au Gouvernement ? « Ce n’est pas souhaitable », affirme Xavier Bertrand. Le Rassemblement National est également présent au Sénat, ce qui n’est, selon l’ancien ministre de la Santé du gouvernement Dominique de Villepin, « pas très étonnant ». « Lorsque l’on mène une politique d’action, ça marche. » Il est toutefois toujours possible de faire reculer le RN, notamment « par des actes et une vraie vision de l’avenir. »
Emmanuel Macron a annoncé le retrait des troupes françaises du Niger. S’agit-il d’une décision de raison, ou d’une abdication ? Xavier Bertrand considère tout simplement que « si notre présence n’est plus souhaitée, nous ne devons pas y rester » et ne comprend pas comment cette situation n’a pas pu être anticipée avant.
Enfin, faut-il venir au Haut-Karabagh, alors que l’on sait que les Arméniens y vivent une situation très compliquée ? « Nous avons absolument besoin de porter l’envoi d’une mission avec des observateurs et des humanitaires. Ce qui se passe là-bas est une épuration humanitaire à bas-bruit. Il faut laisser partir les gens et avoir un couloir humanitaire. C’est un combat pour les Droits de l’Homme, et c’est une question d’heure, pas de semaines », alarme Xavier Bertrand.